ACCUEIL > QUESTION D'ACTU > Les nouvelles annonces d’Édouard Philippe face à l’épidémie

Coronavirus

Les nouvelles annonces d’Édouard Philippe face à l’épidémie

Par Jean-Guillaume Bayard

Jeudi 2 avril, le premier ministre, Édouard Philippe, a longtemps répondu sur TF1 aux questions de journalistes et de téléspectateurs. Déconfinement, pénurie de masques, baccalauréat, élections municipales… voici ce qu’il faut retenir.

daboost/iStock
MOTS-CLÉS :
Le déconfinement devrait être progressif
Le premier Ministre s'est défendu sur le sujet très polémique des masques
Les épreuves du baccalauréat ne pourront pas se dérouler normalement

Édouard Philippe était hier l’invité de TF1 pour une émission spéciale où il a répondu aux nombreuses questions que les Françaises et Français se posent sur la crise sanitaire que nous traversons. Dans une volonté de “transparence”, il a assuré avoir "au fond de [lui] la conviction que notre pays peut faire face à ce défi, parce que c'est un grand pays. Nous sommes dans un combat long, dur, la digue tient, nous devons tous ensemble faire en sorte qu'elle continue à tenir.”

Un déconfinement progressif

Concernant la sortie du confinement, le premier ministre s’est voulu clair : “Je comprends l'impatience mais je veux dire très clairement aux Français que le déconfinement, ce n'est pas pour demain matin. Le confinement est aujourd'hui la règle et c'est le cas au moins jusqu'au 15 avril et probablement plus longtemps”, a-t-il asséné. Sur la forme que prendra cette sortie de quarantaine, rien n’a pour l’instant été décidé. “Ce qui est à peu près acquis, c'est que ce déconfinement ne pourra se faire que de façon progressive, a avancé le premier ministre. Pourquoi ? Pour éviter qu'ensuite, nous soyons frappés par une deuxième vague.”

Édouard Philippe en a profité pour rappeler l’importance du confinement, au moment où se profilent les vacances de printemps. “La pire des choses, ce serait que cette discipline (du confinement) se fragilise au fur et à mesure du temps. Rester chez soi, c'est aider les soignants. Certes, ce sont les vacances à partir de samedi dans certaines régions de France, mais le virus n'est pas en vacances”, rappelle-t-il. Le message est clair : “Il ne doit pas y avoir de départs en vacances”, a-t-il annoncé. Les contrôles de police seront renforcés pour s’assurer que tout le monde respecte bien cette consigne.

La polémique d’approvisionnement des masques et des stocks de médicaments

Le premier ministre est largement intervenu sur la polémique de l’approvisionnement des masques. “Nous avons passé les commandes, il faut maintenant obtenir les livraisons (…). Nous nous heurtons parfois à des difficultés”, a-t-il reconnu en rappelant que la France a commandé 1 milliard de masques à la Chine. Un approvisionnement compliqué à travers le monde alors que les États-Unis auraient racheté des masques commandés par la France sur le tarmac, et que l'Hexagone a saisi 4 millions de masques destinés à l’Italie et l’Espagne. Édouard Philippe a ainsi voulu rappeler la volonté de la France de produire ses propres masques, tout en reconnaissant certaines limites. “L'augmentation des capacités nationales de production (de masques) a été décidée en janvier, a-t-il rappelé. Dès le début, ce qui a motivé nos choix, c'est la certitude que nous savions qu'il était possible d'assurer l'approvisionnement des soignants”, a-t-il affirmé. Avec l'arrivée de l'épidémie, notamment en Alsace, les autorités se sont “rendu compte que la consommation était plus élevée. Il y a quatre producteurs en France de masques chirurgicaux, c'est peu, mais c'est déjà ça. Il y a des pays dans lesquels il n'y a plus de producteurs de masques et ils se retrouvent dans une situation plus délicate que nous”, a-t-il signalé.

Autre domaine qui fait face à la pénurie et au problème d’approvisionnement: les stocks de médicaments. Là aussi, le tableau mondial est inquiétant. “Il y a partout dans le monde des tensions très fortes sur l'approvisionnement pour un certain nombre de molécules et de médicaments”, a-t-il annoncé. Cependant, Edouard Philippe a voulu assurer qu’un “certain nombre de molécules indispensables pour les soins de réanimation” est “en stock suffisant, soit dans les hôpitaux, qui ont en général une consommation très importante, soit chez les industriels”. Toutefois, il a reconnu que “pour certains médicaments, les stocks sont plus limités et les tensions sont réelles”. Éviter une pénurie de ces médicaments, “c'est ma priorité numéro un en ce moment”, a affirmé le premier ministre.

Les lits de réanimation constituent l’un des autres points centraux de la guerre contre le Covid-19. Pour que la France puisse disposer d'assez de moyens pour affronter l'épidémie, la France a déjà multiplié le nombre de lits en réanimation par 2,5. Édouard Philippe a ajouté avoir “accéléré l'ouverture d'un plateau ultra-moderne” à l'hôpital Henri-Mondor de Créteil (Val-de-Marne). Celui-ci pourra accueillir “86 patients supplémentaires à partir du milieu du mois d'avril. Notre objectif a été de transformer des lits en lits de réanimation en les équipant de respirateurs et du matériel nécessaire”, a-t-il précisé.

Un baccalauréat et le second tour des élections municipales en suspens

Pour la suite de l’année scolaire, le premier ministre a reconnu que le baccalauréat “ne se déroulera pas dans des conditions normales. Ce qui est acquis, c'est que [les élèves] ne pourront pas passer les épreuves du bac dans des conditions normales. Il est acquis définitivement que les épreuves ne pourront pas se dérouler au mois de juin comme d'habitude, ni au mois de juillet”, a-t-il souligné. Pour cette année, le ministre de l'Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, a décidé que “l'ensemble des épreuves du brevet [des collèges] et du baccalauréat général, technologique et professionnel sera validé en contrôle continu”. 

Pour le second tour des élections municipales, rien n’a encore été décidé. Une première date de report avait été annoncée, celle du 21 juin. Le premier ministre n’a pas condamné cette date mais a expliqué que “si on fait le constat que ce n'est pas possible (...) alors il faudra décaler les élections, peut-être en octobre, peut-être après”. La décision sur la date de tenue de ce second tour sera prise le 23 mai.