- Pour les autorités de santé "ce n'est pas le moment de baisser la garde"
- A Paris et dans plusieurs communes, les sorties sportives ont été interdites entre 10h et 19h
Le week-end qui vient de s’achever et les beaux jours qui s’installent font craindre un relâchement face au confinement. A Paris, devant la multiplication des jaugeurs et autres sorties pour profiter des beaux jours, la municipalité a durci le ton en interdisant les sorties sportives entre 10h et 19h. Les autorités sanitaires n’ont pas caché leur inquiétude, poussant Agnès Ricard-Hibon, la présidente de la Société française de médecine d’urgence, à réagir. “Ce n'est vraiment pas le moment de baisser la garde", a-t-elle martelé à Franceinfo ce dimanche 5 avril. Elle rappelle qu’il est impératif de se confiner et de limiter les contacts inter-personnels.
La distanciation sociale, “le plus important”
Les effets du confinement commencent à peine à se faire sentir, amenant les autorités de santé à pousser pour ne pas relâcher l’effort. “Ce n'est vraiment pas le moment de baisser la garde et de relâcher parce que sinon on risque la deuxième vague qui serait assez terrible pour nous, craint Agnès Ricard-Hibon. Les soignants sont très inquiets du relâchement, on voit à peine les effets positifs du confinement sur la baisse de la charge et la charge reste encore extrêmement lourde pour les structures d'urgence, surtout en réanimation, avec toujours la nécessité de l’Île-de-France et de l'Est de la France d'évacuer des patients dans d'autres régions car on est en saturation des lits de réanimation.”
Cette dernière milite pour poursuivre l’effort de distanciation sociale. “Pour le moment, on a encore trop de contaminations inter personnes, personnes qui continuent de développer cette épidémie, regrette-t-elle. Il est vraiment impératif de rester sur la même rigueur qu'au départ et de ne pas relâcher la stratégie de rester chez soi et de limiter les contacts.” Si porter un masque, comme le conseillent désormais le gouvernement et les autorités de santé, est important, la distanciation sociale demeure “le plus important”. “Ce qui marche le mieux dans la prévention de cette épidémie”, soutient-elle.
Encore en saturation dans les régions les plus touchées
Concernant les effets positifs du confinement, Agnès Ricard-Hibon confirme qu’ils se font ressentir mais que l’on est loin du compte. Elle explique ainsi qu’il y a “moins d'appels au Samu”, notamment. Néanmoins, cela reste minime: “On est encore en saturation dans les régions les plus touchées sur les lits de réanimation, insiste-t-elle. On a presque triplé le nombre de lits de réanimation et malgré ça, on est encore à saturation, ce qui nécessite des transferts. Aujourd'hui, il y a encore deux TGV qui partent pour les régions depuis l'Ile-de-France. Donc, on voit petit à petit les effets positifs du confinement mais qui sont encore insuffisants pour décharger les hôpitaux et être en situation de revenir à la normale.”