La course aux vaccins contre le Covid-19 s'accélère. Alors que l'entreprise Moderna Therapeutics teste l'efficacité d'un vaccin que son patron Stéphane Bancel espère pouvoir administrer aux personnels soignants à l'automne, trois programmes de recherche ont été lancés par l'Institut Pasteur.
Christophe Denfert, son directeur scientifique, explique à Franceinfo qu'il est probable que “ces études cliniques puissent aller un peu plus vite, que l'on puisse avoir des résultats qui permettraient de passer chez l'homme de façon un peu plus systématique dans le premier semestre de l'année 2021.”
Des pistes prometteuses
Le travail de recherche de l'Institut Pasteur consiste à “essayer de bloquer la réplication du virus lorsqu'il est mis en contact avec des cellules”. Pour cela, les scientifiques épluchent les données des études déjà existantes afin de voir si une molécule bénéficiant d'une autorisation de mise sur le marché ou de données pré-cliniques pourrait agir sur le virus. “C'est à partir de cette connaissance que nous pouvons développer des recherches chez l'animal et ensuite envisager des études cliniques”, explique Christophe Denfert.
Des travaux de recherche sont également menés sur l'efficacité de la chloroquine, mais son utilisation dépendra des résultats. D'autres approches thérapeutiques prometteuses sont étudiées comme “la recherche d'anticorps monoclonaux qui pourront bloquer l'interaction du virus avec les cellules et donc empêcher son entrée dans les cellules.”
Le vaccin BCG
Des chercheurs de plusieurs pays ont également lancé, ou sont sur le point de le faire, des essais cliniques visant à tester l’efficacité du vaccin BCG contre le Covid-19. “Ce vaccin vivant a en effet déjà montré des résultats intéressants contre d’autres infections respiratoires et pourrait être un atout contre le Covid-19”, rappelle l'Inserm. Plus de 3 milliards de personnes l'ont déjà reçu dans le monde, “beaucoup de données existent et ses contre-indications (immunodéficience notamment) sont peu nombreuses et bien identifiées. Enfin, il s’agit d’un des vaccins les moins chers au monde.”
Un d’essai clinique français en collaboration avec l'Espagne est sur le point de débuter : “Il pourrait permettre de comparer à grande échelle les bénéfices de la vaccination au BCG à un placebo commun aux deux pays. Si l’essai clinique voit le jour, il faudra cependant encore suivre les participants pendant 2 à 3 mois pour avoir des données fiables.”
Même si les chercheurs s'activent et que de nombreux essais ont été lancés dans le monde depuis le début de l'épidémie, il faudra encore attendre au minimum plusieurs mois avant qu'un vaccin ne soit mis sur le marché.