L'après-crise commence à s'envisager. Le 4 avril, l’OMS a annoncé que “la courbe épidémique de Covid-19 montre qu’un plateau s’amorce dans les 53 Etats Membres de la zone Euro de l’OMS”. Aussi, alors que le gouvernement français a annoncé que le confinement se prolongera au-delà du 15 avril 2020, l’Académie nationale de médecine a publié un rapport préconisant notamment une sortie par région, et non par tranche d'âge, ou encore le maintien des mesures barrières sanitaires. Le but étant que la fin du confinement “se fasse dans les meilleures conditions de prise en charge des cas graves dans les établissements de santé, de limitation de la propagation du virus, de reprise d’activités professionnelles, et de compréhension par le public”, explique-t-elle dans un communiqué paru le 5 avril.
L’Académie recommande tout d’abord que la “sortie du confinement soit décidée sur la base de la région et non par classe d’âge”. Par ailleurs, cette sortie ne devrait être autorisée que dans les régions dans lesquelles une décroissance nette du nombre des patients Covid-19 devant être hospitalisés à été observée. Qui plus est, “les personnes résidant dans une région en sortie de confinement” ne devraient pas être autorisée “à se rendre dans une région encore en situation de confinement”.
En toute logique, la fin du confinement ne garantira pas un retour immédiat à la “vie normale d’avant”. Ainsi, la “libération” d’une région devra être “du maintien de l’interdiction des rassemblements (sauf cas exceptionnels, comme les obsèques, pour lesquelles le nombre maximal pourrait être de 20 personnes), du maintien des mesures barrières sanitaires (lavage des mains, gel hydro-alcoolique..), mais aussi de leur renforcement par le port obligatoire d’un masque grand public anti-projection, fût-il de fabrication artisanale, dans l’espace public”, précise l’Académie.
Ne pas se baser sur des tests biologiques individuels
Pour décider la fin du confinement pour une région, l’Académie recommande par ailleurs que ce choix ne soit pas fondé sur les résultats de tests biologiques individuels “dont la disponibilité et la fiabilité n’apparaissent pas assurées à brève échéance, et dont les implications opérationnelles seront source de confusion”.
C’est pourquoi, les études de sérologie à visée épidémiologiques en population générale devraient être déclenchées au plus vite dans tous les pays sur une base régionale afin de déterminer une possible deuxième vague de contamination. Pour finir, l’Académie invite “à ce que la population soit informée sur l’intérêt sanitaire de ces mesures”. Elle appelle également à accélérer la production d’un vaccin pour venir à bout du virus.
Récemment, plusieurs pays européens ainsi que l’Australie ont annoncé qu’ils commençaient à tester l’efficacité du vaccin contre la tuberculose (BCG) dans des études de grande ampleur sur le personnel soignant des hôpitaux. Les essais devront toutefois durer au moins deux ou trois mois afin de pouvoir collecter des données fiables, rappelle l’Inserm.
Attention aux intox
Ce communiqué de l’Académie paraît alors que ces derniers jours, des informations erronées concernant le déconfinement ont circulé sur la toile. Dimanche 6 avril, l’animateur Cyril Hanouna a notamment montré à a la télévision une carte française illustrant les dates de sortie de confinement région par région, qui circulait sur les réseaux sociaux.
“Une première partie de l’Hexagone libérée le 4 mai, une seconde le 11 mai et la dernière le 18 mai (..) Je ne sais pas si c’est une bonne info mais c’est une info qui tourne donc je vous la donne”, a-t-il expliqué lors de son émission Allo Baba sur C8 dimanche 6 avril. Après quoi, les autorités se sont empressées de rectifier le tir. Cette carte “est fausse”, il s’agit d’une intox, ne vous y fiez surtout pas, insistent-elles.