La nouvelle que beaucoup attendaient. Afin d’aider à lutter contre le coronavirus, des industriels et chercheurs ont annoncé mardi 7 avril être en train de fabriquer un masque réutilisable 100 fois. Ce dernier sera mis sur le marché à partir de la semaine prochaine à l’intention du grand public et pour un coût inférieur de 28€, soit 0,28€ l’utilisation.
Ce sont des chercheurs grenoblois d’un collectif d’une quarantaine de chercheurs et d’entreprise du nom de VOC-Cov (Volonté d'Organiser Contre le Covid-19) qui ont eu cette idée. Ils ont alors activé leurs réseaux et, plusieurs d’entre eux étant employés par les CEA de Grenoble et Michelin, le premier a décidé de prêter ses infrastructures et ses moyens de recherche et d’essai tandis que le second s’occupait de concevoir le prototype du masque.
La production d’une pré-série de 5000 unités a été confiée à Ouvry, une PME lyonnaise spécialisée dans les équipements de protection individuels NRBC (nucléaire, radiologiques, Biologique et chimique). “Les premières pièces sortiront la semaine prochaine”, révèle l’entreprise, qui ne souhaite pas s’arrêter en si bon chemin. L'objectif de capacité de production est d'un million de masques par semaine courant mai, soit une production dépassant 5 millions d'ici fin juin (l'équivalent de 500 millions de masques jetables actuels)”, expliquent les porteurs du projet dans un communiqué.
Des filtres remplaçables et réutilisables
Michelin a déjà réservé 130 000 masques. Une partie d’entre eux sera donnée aux Agences régionales de santé. Baptisé OCOV®, ce masque ne fait pas partie de la catégorie FFP2 pour Face Filter P2, mais FM Face Mask P1 ou P2. Il “comprend une pièce faciale souple qui recouvre le nez, la bouche et le menton, ainsi que des filtres remplaçables et réutilisables.” Dans le détail, il sera livré avec 5 filtres lavables ce qui permettra 100 utilisations, contre environ 3€ le masque FFP2. Il sera ensuite de le réutiliser en achetant de nouveaux filtres.
Selon ses concepteurs, l’objet procurera une protection du visage plus fiables que les FFP1 ou FFP2, notamment car la pièce faciale, souple, épouse la forme du visage, ce qui minimise le taux de fuite. “Le taux de fuite requis par la norme FM est 5 fois inférieur à la norme FF (<2% pour FM et <8% pour les filtres FF)”, ce qui en fait un masque très filtrant, décrivent-ils ainsi. Qui plus est, le masque “assure une bonne étanchéité entre l’atmosphère ambiante et le visage du porteur (que sa peau soit sèche ou humide et lorsqu’il bouge la tête). Il apporte également un excellent confort dans la durée”, précise l’entreprise fabricante Ouvry sur son site.
Quant à savoir quel type d’utilisation sera autorisée (milieu sanitaire ou pas, par exemple), les autorités sont actuellement en train d’étudier le dossier. “Même si ça arrive après le pic de la crise pour les CHU, la baisse de l'épidémie sera longue et on en aura besoin pour le déconfinement”, analyse le porte-parole Pierre-Emmanuel Frot. Les certifications ne devraient pas tarder à arriver puisqu’, afin d’être certains que le masque “répondait aux besoins”, les initiateurs du projet y ont également associé le le CHU de Grenoble Alpes, l'ARS d'Auvergne-Rhône-Alpes (AURA), l'ordre des médecins et la Société française de médecine de catastrophe et des collectivités comme la Région AURA ou la ville de Grenoble.