Le moral des 3 milliards de personnes actuellement confinées dans le monde est mis à rude épreuve. Le psychiatre Nicolas Franck explique à Franceinfo qu'il y a eu “une altération du bien-être mental” dès la deuxième semaine de confinement, qui se caractérise “par une perte d'espoir”, une baisse de plaisir au quotidien et une perception négative des choses. Le psychiatre explique que l'espoir se construit en partie grâce aux échanges que l'on a avec nos proches, “c'est un facteur protecteur d'avoir un soutien social”.
Privé de cette interaction, certaines personnes perdent espoir, surtout lorsqu'aucune perspective nous permet d'entrevoir la fin du confinement. Certaines personnes fragiles peuvent avoir l'impression qu'elles ne reprendront jamais une vie normale, que le confinement ne se terminera jamais, qu'elles ne reverront plus leurs proches et se sentir angoissées. Couper les liens entre les personnes peut en effet avoir des conséquences graves sur leur moral.
11% des Français ont des pensées suicidaires depuis le confinement
Selon un récent sondage Ifop pour Consolab, le confinement a en effet de lourdes conséquences sur le moral des Français : 41% affirment vivre plus qu’auparavant des périodes intenses de stress, de nervosité ou d’anxiété, et 11% de vivre plus régulièrement des épisodes de dépression ou d’avoir des pensées suicidaires. Ce sentiment d'anxiété touche principalement les catégories les plus pauvres (55%), les familles avec deux enfants (58%), ou encore les personnes vivant dans une maison sans jardin (67%).
Les conditions parfois difficiles de cohabitation et les tensions au sein du foyer peuvent exacerber ce mal-être mental. Depuis le confinement, 1 Français sur 2 (49%) déclare se disputer plus qu’auparavant avec sa/son conjoint au sujet des tâches ménagères, soit près de la moitié du pays. Les conflits sont également plus nombreux au sujet des enfants, notamment de leur temps passé devant les écrans (34%) et au sujet de leurs devoirs (29%).
Un numéro vert pour lutter contre la dépression
Pour faire face “à la souffrance psychique des enfants et des familles dans cette situation de catastrophe sanitaire”, des pédopsychiatres, psychologues et orthophonistes ont créé une ligne téléphonique d'urgence, a expliqué la docteure Marie Touati-Pellegrin, pédopsychiatre à l’hôpital Necker (Paris) à Franceinfo. Baptisée Ma Cabane, cette téléconsultation est ouverte pour tous du lundi au vendredi, de 8h à 18h, au 01 82 88 23 28.