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Grossesse

Coronavirus : à cause de la pandémie, des Américaines préfèrent accoucher à domicile

Par Floriane Valdayron

Peur que leurs bébés soient contaminés par le Covid-19 si elles accouchent à l'hôpital, crainte de ne pouvoir être accompagnées en raison des mesures mises en place pour endiguer la propagation du virus… Confrontées à ces inquiétudes, de plus en plus d'Américaines préfèrent accoucher à domicile.

gorodenkoff/iStock
Les Etats-Unis sont durement touchés par l'épidémie de Covid-19
Par peur d'une contamination, de plus en plus de femmes choisissent d'accoucher à domicile
Le coût de ces accouchements peut atteindre 8 000 dollars

Avec 12 772 décès dus au Covid-19, les États-Unis s'approchent des deux pays les plus mortellement touchés par le virus jusqu'ici ; l'Italie, avec 17 127 morts, et l'Espagne, qui compte 13 798 décès. Mardi 7 avril, la première puissance économique a même enregistré le pire bilan journalier dans le monde depuis le début de la pandémie, avec 1 939 décès en 24 heures.

Le pays aux plus de 327 millions d'habitants est également celui où l'un des plus jeunes patients atteints du Covid-19 est décédé des complications du virus à la fin du mois de mars. Il s'agit d'un bébé âgé de six semaines, originaire du Connecticut. Quelques jours avant, les autorités de l'Illinois avaient annoncé le décès d'un enfant de neuf mois à Chicago. 

La peur d'être contaminée en accouchant à l'hôpital

Dans ce contexte particulièrement anxiogène, des Américaines enceintes choisissent d'accoucher à domicile. "Je n'aurai pas à aller dans un hôpital où des personnes potentiellement infectées et du personnel qui a été exposé au coronavirus pourraient être près de moi ou de mon bébé", a par exemple déclaré à l'AFP Gina Conley, une professeure de fitness vivant en Caroline du Nord, qui en est à son septième mois de grossesse.

À New York, un décret veille à ce qu'aucune femme n'accouche seule

Outre la peur de la contamination, des femmes évoquent les restrictions en vigueur dans certains hôpitaux, qui limitent le nombre d'accompagnants présents lors des accouchements. "C'est notre premier bébé en bonne santé et, que mon mari ne soit pas là, ce n'est pas une option pour moi", confie ainsi à nos confrères de l'AFP Ashley Esposito, une spécialiste des données habitant à Baltimore. 

C'était notamment le cas pour les patientes de deux grands établissements privés de la ville de New York – l'hôpital presbytérien de New York et l'hôpital Mont Sinaï – qui avaient interdit aux conjoints d'être présents lors de l'accouchement. Le gouverneur de l'État, Andrew Cuomo, s'était opposé à cette décision le 28 mars en signant un décret indiquant que tous les hôpitaux de New York, qu'ils soient privés ou publics, devront autoriser chaque femme à être accompagnée pendant l'accouchement.

"De 4 000 à 8 000 dollars de frais à avancer"

Si l'accouchement à domicile peut rassurer certaines Américaines, cette solution a un coût. "Cela peut aller de 4 000 à 8 000 dollars de frais à avancer, estime Ashley Esposito, qui soutient une pétition demandant une meilleure prise en charge de l'accouchement à domicile par les compagnies d'assurance du Maryland. Payer autant d'argent avec la situation économique actuelle... Des gens au travail de mon mari ont été licenciés. Rien n'est garanti". Gina Conley, quant à elle, devra débourser plus de 4 000 dollars de sa poche.

De leur côté, les sages-femmes sont confrontées à une sollicitation grandissante. "Je ne pense pas qu'il y ait assez de sages-femmes pour faire face à cette hausse des demandes", s'inquiète auprès de l'AFP Michelle Palmer, la présidente du comité accouchement à domicile de l'association américaine des sages-femmes professionnelles (ACNM). Si les États-Unis comptent près de 12 000 sages-femmes agréées, seulement "3 000 travaillent actuellement dans des centres de naissances (non hospitaliers) ou s'occupent d'accouchement à domicile", selon Michelle Palmer.