Alors que la France est fortement touchée par la pandémie de Covid-19, qui a déjà contaminé plus de 78 167 personnes et causé au moins 10 328 décès sur le territoire, le pays est également en proie à une multiplication des arnaques en lien avec le nouveau coronavirus.
“Avec la crise du Covid-19, on voit fleurir de faux sites de ventes de masque chirurgical (FFP2), de gel hydroalcoolique, de téléconsultations médicales, de médicaments miracles ou de vaccins expérimentaux qui n’existent évidemment pas et qui n’ont d’autres objectifs que de vous escroquer, écrivait ainsi le gouvernement sur son site le 16 mars, appelant les Français à redoubler de vigilance en matière de cybersécurité. Les cybercriminels pourraient même vous livrer des produits périmés ou contrefaits qui mettraient en danger votre santé ou celle de vos proches.”
Des arnaques sur internet, mais pas seulement
Autre objet des arnaques : la chloroquine, un antipaludique central dans le traitement expérimental du professeur Didier Raoult, dont la fiabilité est vivement débattue en France. Les enquêteurs de l'Office central de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique (OCLAESP) constatent ainsi l'apparition de sites proposant de la chloroquine à un euro l'unité.
Si “internet est le lieu privilégié pour vendre de manière illégale des médicaments”, comme l'a déclaré Ludovic Ehrhart, le chef adjoint de l'OCLAESP, à Franceinfo, il convient également de se méfier en dehors des écrans. Par exemple, un pharmacien sera jugé à la fin du mois de juin prochain pour avoir vendu plusieurs centaines de préparations homéopathiques de son cru entre le 16 et le 26 mars. Appelées “Épidémie 19”, elles étaient présentés comme étant “préventives” ou “curatives”, selon les clients.
Se prémunir contre les arnaques liées au Covid-19
La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) rappelle certains points essentiels pour se prémunir contre les arnaques liées au nouveau coronavirus. D'abord, il faut garder en tête qu'il n'existe aucun vaccin, médicament ou remède permettant de guérir du Covid-19, et que toute présentation de produits affirmant le contraire “relève de la pratique commerciale trompeuse.”
De même, les tests de dépistages ne peuvent être effectués que par les autorités sanitaires ; il n'existe donc pas de kits de dépistage directement accessibles aux citoyens. Méfiance également : la décontamination des logements privés n'est pas encore prévue par l'État. “Les personnes prétextant une décontamination obligatoire n’y sont pas habilitées et cherchent à s’introduire à votre domicile frauduleusement”, avertit la DGCCRF.
Les professionnels, également ciblés par les arnaqueurs
Si les particuliers semblent être des cibles plus faciles pour les escrocs, les professionnels sont également concernés par ces arnaques. En effet, depuis la mi-mars, l'Office central pour la répression de la grande délinquance financière (OCRGDF) recense la présence de groupes organisés de criminels se faisant passer pour des fournisseurs traditionnels de gels hydroalcooliques et de masques auprès des hôpitaux, des Ehpad, ou encore des pharmacies. Après être entrés en contact avec ces établissements, les malfaiteurs leur demandent un acompte pour toute commande passée chez eux.
C'est de cette manière que l'entreprise pharmaceutique Cerp Rouen s'est vue délestée de 6,6 millions d'euros par une société fantôme, pour l'achat de masques et de gel hydroalcoolique. Une enquête préliminaire a été ouverte le 16 mars pour “escroquerie” ainsi que “faux et usage de faux”.