Parmi les gestes barrières censés limiter la propagation du coronavirus, la distanciation sociale d’un mètre serait insuffisante. Une simulation numérique montre comment ce seul mètre est trop peu pour empêcher le virus de se transmettre d’une personne à une autre. Réalisée par Ansys, un éditeur de logiciels spécialisé en simulation numérique, cette étude préconise d’espacer encore plus l’écart avec les autres personnes.
2 mètres de distance à l’arrêt…
Pour en venir à cette conclusion, Ansys a simulé la propagation des gouttelettes responsables de la transmission du virus lors d'une interaction entre plusieurs individus et durant la pratique d'un sport. La modélisation de ces gouttelettes montre qu’elles peuvent se propager jusqu’à 28 mètres au moment d’une toux ou d’un éternuement. Les chercheurs ont ensuite cherché à analyser les distances nécessaires à respecter pour mieux se protéger contre la propagation du Covid-19.
Les recherches ont montré que la distance d’un mètre est clairement insuffisante. “À cette distance, les gouttelettes expulsées lors d'un éternuement ou d'une quinte de toux peuvent parcourir jusqu'à 28 mètres/seconde dans certaines conditions et n'ont pas le temps de retomber au sol sous l'effet de la gravité, détaille Thierry Marchal, directeur santé chez Ansys, à Futura Santé. Après 1,5 mètre ou 2 mètres, la majorité des gouttelettes, en matière de volume rejoignent le sol. Le risque de contamination est moindre, mais le risque nul n'existe pas toutefois.”
…3 mètres entre les coureurs et 10 mètres entre les cyclistes
Les vidéos de simulation montrent également que pendant le sport, les deux mètres sont également insuffisants. Entre deux coureurs qui font leur sport l’un derrière l’autre, une distance minimum de trois mètres devraient être respecté. De plus, l’étude montre qu’il est préférable que ces derniers ne courent pas sur la même ligne. Concernant les cyclistes, une distance de 10 mètres doit être respectée.
Les chercheurs se sont basées sur des études préexistantes pour étudier comment se propagent les gouttelettes. “D'après des études scientifiques sur le sujet, nous savons quelles sont les tailles des gouttelettes sortant de la bouche ainsi que leur vitesse d'expulsion si une personne respire, tousse ou éternue, poursuit Thierry Marchal. Nous exploitons donc des technologies existantes et largement validées et nous les adaptons à la santé. Il est donc possible de simuler la propagation de gouttelettes grâce à des logiciels de modélisation de la dynamique des fluides et ce, en agissant sur plusieurs paramètres : présence de vent ou non, taille et position relative des personnes qui se trouvent autour du sujet étudié.”