Après la chloroquine, un autre antipaludéen suscite les espoirs des scientifiques : l’ivermectine. Des essais réalisés in vitro montrent qu’il permet de réduire la charge virale rapidement. Ces résultats ont été obtenus par des chercheurs de la Monash University de Melbourne, en Australie, et publiés dans la revue scientifique Antiviral research, le 3 avril.
Les résultats concluants des chercheurs australiens
L’ivermectine est utilisé depuis les années 1980 pour traiter les infections parasitaires comme la gale, mais aussi pour soigner les lésions inflammatoires liées à la rosacée. D’après la directrice de la recherche, Kylie Wagstaff, c’est un médicament "sûr" et déjà "largement utilisé". Les conclusions de leur recherche indiquent qu’il permet d’éliminer le coronavirus en 48 heures. "Nous avons constaté qu’une seule dose pouvait supprimer presque tout l’acide ribonucléique (id son matériel génétique) du virus en 48 heures et que même au bout de 24 heures, il avait déjà significativement diminué", explique-t-elle à Newsweek. Au bout de 48 heures, la charge virale est passée de 5 000 à 1 unité. L’équipe scientifique poursuit ses travaux pour déterminer quel dosage pourrait être utilisé chez l’Homme.
Il faut rester prudent
En France, le laboratoire Medincell, basé à Montpellier, s’intéresse à ces résultats. Il emploie déjà la molécule dans un projet de formule injectable contre le paludisme. Depuis plusieurs semaines, une nouvelle recherche est en cours pour mettre au point une solution injectable à effet préventif contre le coronavirus. "Il faut maintenant que des essais cliniques valident le potentiel curatif sur le vivant", précise le directeur de communication de l’entreprise, David Heuzé, au journal Le Parisien. Cet appel à la prudence est partagé par Frédéric Altare, immunologiste et directeur de recherche à l’Inserm. "L’étude in vitro est un premier pas, mais il y a un océan entre quelque chose qui marche dans un laboratoire et quelque chose d’efficace chez l’homme", confie-t-il à France Info. Avant d’être testée sur les humains, la molécule sera d’abord employée chez des souris ou d’autres animaux de laboratoire.