Gardienne de l'équilibre, l’oreille interne (qui est protégée par l'os temporal) reste un organe difficile à explorer pour les scientifiques. Mais il est désormais possible de cartographier les vaisseaux sanguins de l'oreille interne, grâce une technique décrite dans le journal Scientific Reports.
Conçue à partir de la technologie des rayons X synchrotron, la méthode a été utilisée par des chercheurs suédois de l'université d’Uppsala et et des scientifiques du Centre canadien de rayonnement synchrotron de l'université de Saskatchewan (Saskatoon, Canada). Elle permet d'étudier les vaisseaux sanguins dans l'organe auditif interne.
Selon l'étude, les rayons X synchrotron pourraient aider à démontrer l'intérêt de traiter la surdité avec un implant cochléaire (IC). Cette technique consiste à placer une électrode dans l'oreille interne afin de stimuler le nerf auditif. À ce jour, environ 500 000 personnes dans le monde ont été traitées avec cette technique. À l'université d'Uppsala, l'opération est également pratiquée sur des patients souffrant d'une grave perte auditive, mais qui peuvent percevoir des sons de fréquences plus basses.
Vers une meilleure connaissance des maladies auditives ?
"Nous devons mieux comprendre la micro-anatomie de l'organe auditif humain et la façon dont les électrodes utilisées affectent les structures de la cochlée. Cela peut conduire à une meilleure conception des électrodes et à de meilleurs résultats auditifs. Les reconstructions en 3D signifient que nous pouvons étudier de nouvelles voies chirurgicales vers le nerf auditif", estime Helge Rask-Andersen, professeur en otologie expérimentale au département des sciences chirurgicales de l’université d’Uppsala et co-auteur de l'étude.
Les chercheurs espèrent que la cartographie des vaisseaux sanguins de l'oreille pourra également contribuer à de nouvelles connaissances sur les maladies auditives, telles que la maladie de Ménière, la surdité soudaine et les acouphènes, dont les causes demeurent largement inconnues. Mais pour l'instant, il n'est pas possible d'étudier des patients vivants avec cette technique, à cause de la trop forte intensité des radiations.
"Nous étudions des spécimens de personnes décédées, c'est-à-dire des dons d'os temporaux. Nous espérons que la technologie pourra être modifiée à l'avenir pour obtenir une meilleure résolution qu'aujourd'hui", explique Helge Rask-Andersen.