Afficher un sourire avec des dents d'une blancheur éclatante, rien de plus facile de nos jours avec la multiplication des fameux bars à sourire. Pourtant, cette pratique peut parfois être dangereuse. C'est pourquoi l’Agence de sécurité du médicament (Ansm) a mis en garde il y a quelques jours contre les risques que comportent certains produits utilisés dans cette technique.
Les techniques de blanchiment utilisant des produits à base de peroxyde d’hydrogène (eau oxygénée) sont, de très loin, les plus répandues. Qu’il s’agisse de peroxyde d’hydrogène, de peroxyde de carbamide ou de perborate de sodium, le principe actif est le même, ces produits contiennent ou libèrent du peroxyde d’hydrogène qui a un fort pouvoir oxydant et permet de décolorer la substance colorante.
Mais, lorsque la concentration en peroxyde de ces produits est élevée, certaines complications peuvent apparaître. Parmi elles, l'hypersensibilité des dents, l'altération de l’émail, ou encore l'irritation des muqueuses liée à la causticité du produit. De plus, en cas d’expositions trop longues ou trop fréquentes, l’altération de l’état de surface de l’émail dentaire peut faciliter la fixation des pigments et donc favoriser une recoloration plus rapide des dents.
Alors, pour contrôler l’utilisation de ce produit, l'Ansm a pris une décision de police sanitaire le 9 juillet 2013 visant à mettre en conformité les produits mis sur le marché libérant ce fameux peroxyde d’hydrogène. Avec cette décision, l'Agence souhaite en réalité éliminier les produits indûment marqués CE en tant que dispositifs médicaux. L'Ansm annonce ainsi, la suspension de la mise sur le marché des produits dont la concentration en peroxyde d’hydrogène (présent ou dégagé) est supérieure à 0,1% et inférieure ou égale à 6%, cela, « jusqu’à leur mise en conformité à la réglementation cosmétique qui leur est applicable ».
Mais surtout, l’interdiction et le retrait sans délai des produits dont la concentration en peroxyde d’hydrogène (présent ou dégagé) est supérieure à 6%. L' Ansm précise par ailleurs que « cette décision de police sanitaire ne concerne pas les produits utilisés en intra-canalaire sur dents dévitalisées ».
Enfin, le site du Ministère de la Santé rappelle aussi que ce type de traitement est tout à fait contre-indiqué dans de nombreux cas, notamment pour les dents des enfants et des adolescents ainsi que pour les dents présentant des caries, des lésions d’usure ou d’abrasion, une hypersensibilité, des obturations volumineuses ou non-étanches. « Compte tenu de ces risques et contre-indications, l’examen des dents et de la muqueuse buccale par un chirurgien-dentiste est indispensable avant tout traitement d’éclaircissement dentaire », conclut le Ministère