Les récidives chez les patients atteints du cancer s'expliquent notamment par le fait que certaines cellules cancéreuses survivent et possèdent la capacité d'évoluer sous la forme d'une nouvelle tumeur. C'est à cette problématique que se sont intéressés des scientifiques majoritairement issus de l'institut Francis Crick, un centre de recherche biomédicale situé à Londres (Royaume-Uni).
Pour mener à bien leur étude, publiée dans la revue Nature Communications, les chercheurs ont testé un médicament expérimental, le Quisinostat, sur des souris présentant une tumeur. Ils se sont concentrés sur ses effets sur une protéine présente dans les cellules tumorales : l'histone H1. Elle empêche les cellules cancéreuses de se reproduire, et, par conséquent, la tumeur de se développer. Ainsi, en augmentant la quantité d'histone H1, le Quisinostat a arrêté la croissance tumorale chez les souris.
“Le Quisinostat pourrait être plus efficace que les médicaments généralement utilisés”
Ensuite, le médicament a été testé sur des cellules prélevées sur des patients atteints d’un cancer du sein, du poumon ou du pancréas. Résultat : les cellules cancéreuses ont été plongées dans un état non-prolifératif.
“Ce médicament agit en désactivant les cellules qui alimentent la croissance à long terme du cancer et entraînent une rechute de la maladie. Ces premiers résultats suggèrent même que le Quisinostat pourrait être plus efficace que les médicaments généralement utilisés, qui inhibent la croissance tumorale, estime Cristina Morales Torres, auteure principale de l'étude et chercheuse à l'institut Francis Crick, dans un communiqué publié sur le site de l'établissement. Des recherches supplémentaires sont encore nécessaires pour confirmer si ce médicament pourrait empêcher le cancer de réapparaître chez l'être humain ou s’il pourrait être utilisé pour contrôler la maladie de quelqu’un à long terme.”
Perturber les cellules cancéreuses en laissant indemnes les cellules saines
Si le Quisinostat est prouvé comme étant efficace au cours de nouveaux tests et essais cliniques, les chercheurs espèrent que le médicament pourra être administré aux patients après leur traitement contre le cancer. Objectif : empêcher les cellules cancéreuses restantes d'entraîner la rechute de la maladie.
Étant donné que l'effet du Quisinostat ne dépend pas de la façon dont les cellules cancéreuses ont survécu au traitement, les chercheurs sont optimistes quant à l'étendue des bienfaits thérapeutiques du médicament. D'autant que cette première étude suggère qu'il perturberait les cellules cancéreuses tout en laissant indemnes les cellules saines.