“L'épidémie de coronavirus est en train de disparaître progressivement de Marseille”. Cette bonne nouvelle vient du professeur Didier Raoult. Dans une vidéo postée mardi 14 avril sur son compte Twitter, le célèbre directeur de l’IHU Méditerranée Infection déclare qu’“il y a une diminution très significative du nombre de cas détectés et encore plus significative chez les gens qui viennent se faire détecter alors qu'ils sont asymptomatiques.”
Lors du pic de l’épidémie, il y avait jusqu'à 368 nouveaux cas par jour à l'IHU, contre 60 à 80 nouveaux cas par jour aujourd'hui, explique le scientifique controversé. “Il est possible que l’épidémie disparaisse au printemps et que d’ici quelques semaines il n’y ait plus de cas pour des raisons étranges mais on a l'habitude de voir ça pour des maladies virales”, poursuit-il, rappelant que “l’augmentation de la mortalité liée à ce nouveau virus n’est pas visible significativement à l’ensemble de la population ». « Cela ne modifie pas l’espérance de vie”, insiste-il.
Si la nouvelle d’une disparition progressive de l’épidémie de Covid-19 à Marseille a de quoi réjouir, elle semble malheureusement très prématurée au directeur de l'Agence régionale de santé de PACA. Interrogé par France Bleu Provence, Philippe De Mester assure qu’“il est prématuré de pronostiquer la fin de l’épidémie. Nous n'en savons rien malheureusement. Nous enregistrons, c'est vrai, depuis quelques jours une diminution de la progression de l'épidémie, pas du tout une régression. L'épidémie va se poursuivre et ça va prendre encore des semaines.”
La controverse Raoult
Aussi, il est indispensable de continuer à respecter les mesures de confinement ces prochaines semaines, afin d’éviter une deuxième vague de contamination, insiste-t-il. “Je n'ai peut-être pas la notoriété du professeur Raoult, mais il faut être très sérieux sur les mesures de confinement. C'est que comme ça qu'on y arrivera”, déclare-t-il.
Le professeur Raoult a beaucoup fait parler de lui ces dernières semaines en encourageant la prescription de chloroquine, un médicament traditionnellement utilisé contre le paludisme, chez les patients atteints du Covid-19. Après avoir déjà publié une première étude encourageante sur le sujet mi-mars, il a dévoilé un deuxième essai plus large il y a quelques jours. L’étude a suivi 80 patients pendant 6 à 10 jours courant mars à l'IHU de Marseille, à qui on a administré une association d'hydroxychloroquine (dérivé de la chloroquine) et un antibiotique pulmonaire appelé azithromycine.
Les résultats mentionnent “une évolution favorable” pour 65 malades (81%), tandis que douze ont été mis sous oxygénothérapie (soit 15%). Trois sont passés en soins intensifs et un autre âgé de 86 ans est décédé. Si la plupart des cas ne représentaient qu’une forme bénigne du Covid-19, Didier Raoult assure depuis le début que la chloroquine est surtout efficace au premier stade infectieux de la maladie. Selon lui, ce médicament permettrait donc de limiter le cas et ainsi les risques de propagation.
Toutefois, tout comme la première, cette étude a fait l’objet de nombreuses controverses, plusieurs spécialistes lui reprochant notamment l’absence de groupe témoin, soit un groupe de patients n’ayant reçu aucun traitement ou un placebo.