La réserve ovarienne se répercute sur la fertilité. En effet, si cette réserve est faible chez une femme, cela signifie qu'elle a peu d'ovaires pour son âge, et qu'il sera donc plus difficile pour elle de tomber enceinte. Or, ses implications ne s'arrêteraient pas à la fertilité. Plusieurs recherches ont déjà laissé penser qu'une réserve ovarienne plus faible est liée à une hausse du stockage des graisses et qu'elle diminue la capacité de produire de l'insuline, ce qui rendrait la femme plus sujette au risque de développer des diabètes.
Pour autant, les femmes en surpoids sont-elles vraiment moins fertiles ? L'insuffisance ovarienne précoce augmente-t-elle réellement les risques de devenir obèse et diabétique ? C'est à ces questions que des chercheurs majoritairement issus de l'université des sciences médicales Shahid Beheshti, à Téhéran (Iran), se sont intéressés. Ils y ont répondu dans une étude publiée dans la revue Menopause, le journal de la North American Menopause Society.
1 015 femmes âgées de 20 à 50 ans suivies pendant 16 ans
Pour mener à bien leurs travaux, les chercheurs ont suivi 1 015 femmes âgées de 20 à 50 ans pendant 16 ans en se concentrant notamment sur les évolutions de leur taux d'AMH. Il s'agit de l'hormone anti-müllerienne, présente dans le sang, qui aide à estimer l'âge ovarien d'une femme et évaluer sa fertilité. Ainsi, les chercheurs s'en sont servis pour évaluer le niveau de la réserve ovarienne des participantes à l'étude.
Objectif : déterminer si les évolutions de l'adiposité et des paramètres du métabolisme du glucose chez les femmes présentant une faible réserve ovarienne diffèrent de celles des participantes ayant une importante réserve ovarienne.
L'AMH ne prédit pas les risques cardiométaboliques
“Bien qu'une précédente recherche avait clairement établi un lien entre la ménopause précoce et le risque de maladies cardiovasculaires, cette étude a montré qu'une réserve ovarienne plus faible, mesurée avec le taux d'AMH, n'avait pas été associée, avec le temps, à des plus grandes évolutions dans l'adiposité et dans les marqueurs du métabolisme du glucose", rapporte Stéphanie Faubion, directrice médicale de la North American Menopause Society, dans un communiqué publié sur le site de l'organisation.
Résultat : l' AMH ne prédit pas les risques cardiométaboliques. Ainsi, les chercheurs sont parvenus à la conclusion que la réserve ovarienne d'une femme n'était pas associée à son risque de devenir obèse ou diabétique.
La “nécessité” de conduire une nouvelle étude
“Une nouvelle étude est nécessaire pour déterminer la meilleure manière de prédire le risque cardiométabolique chez les femmes, avec et sans insuffisance ovarienne précoce, afin d'initier des stratégies appropriées de réduction du risque”, estime Stéphanie Faubion.