- Le taux de mortalité de la pandémie est difficile à établir tant que le nombre de personnes infectées n'est pas connu
- Le nombre de personnes infectées reste inconnu du fait des cas asymptomatiques
- Pour y voir clair, des Américains suggèrent de recourir à des sondage sur des échantillons constitués au hasard
Emmanuel Macron a annoncé l'éventuelle réouverture progressive des établissements scolaires dès le 11 mai. Comment anticiper l'évolution de l'épidémie sans connaître le taux de létalité du Covid-19 (le nombre de décès liés à une maladie) et le nombre exact de personnes infectées ?
Un sondage aléatoire
“Heureusement, il existe un moyen simple de savoir à quel point le Covid-19 est répandu et mortel : tester (les personnes) au hasard”, suggèrent des mathématiciens du Dartmouth College (États-Unis) dans The Conversation. Ces derniers expliquent que l'on ne peut se baser uniquement sur le nombre de personnes présentant des symptômes pour savoir à quel point le virus est répandu ou mortel pour l'ensemble de la population, puisque d'autres sont asymptotiques, mais bien infectées.
“Les personnes présentant des symptômes sont forcément plus susceptibles d'avoir le Covid-19 qu'une personne choisie au hasard”, écrivent les mathématiciens. C'est pourquoi pour connaître l'étendue de l'épidémie, les mathématiciens suggèrent de ratisser large et de prendre en compte les personnes ayant eu peu, voire pas de symptômes également. Leur idée pour cela, est de mener des sondages auprès d'échantillons de personnes prises au hasard.
Des données faussées
A l'heure actuelle, les scientifiques peinent à s'accorder sur le taux de létalité du Covid-19 : certains parlent de 0,5%, d'autres de 2%, voire de 3,5%. Les mathématiciens expliquent cette incertitude en citant l'exemple d'une population de 100 personnes dont 60 seraient infectées par le virus et qui recenserait 5 morts : son taux de létalité serait de 8,3 %. Or, en ne prenant en compte que les personnes dépistées, c'est-à-dire présentant des symptômes, le taux de létalité serait de 12,8 %, mais faussé.
“Les autorités sanitaires pourraient commencer à sélectionner des personnes au hasard, à les tester, puis à les suivre pour voir quelle proportion de celles testées positives sont décédées. Si les tests aléatoires sont effectués correctement, les taux d'infection et de létalité dans l'échantillon devraient être très proches des taux réels dans l'ensemble de la population.”