Car, si tout le monde est souvent obsédé par ses pensées, ou rythme ses journées avec de petites manies, lorsque ces obsessions ou ces manies deviennent envahissantes, au point de vous occuper plus d’une heure par jour, on parle alors de TOC. Ce sera cet homme qui, avant de s’endormir, vérifie l’alarme de son smartphone au point d’être obligé de rallumer, toucher, vérifier une centaine de fois que l’heure est exacte, ou cette femme qui doit se laver les mains toutes les 5 minutes de façon irrépressible, ou encore cet enfant qui ne peut sortir de sa chambre sans réciter une liste de 200 mots, toujours dans le même ordre avec obligation, en cas d’erreur, de reprendre au début.
Des gens qui souffrent
Ne souriez pas. Il s’agit d’une vraie maladie. D’une vraie souffrance, fréquente je vous l’ai déjà dit, mais guérissable, ce que celui qui souffre et son entourage ignorent le plus souvent. Ce sont les médias, en particulier la télévision, qui ont fait sortir ce mal de son anonymat. Des témoignages spectaculaires de guérisons ont donné envie d’en savoir plus. TOC, Troubles Obsessionnels Compulsifs. Obsessionnel comme obsession, une idée qui s’impose à une personne bien que celle-ci la considère comme absurde, ridicule et lutte en vain pour la chasser de son esprit, cette lutte s’accompagnant d’une forte angoisse. Ces obsessions peuvent prendre différentes formes : des pensées inconvenantes, la crainte incessante d’avoir été souillé, la peur de commettre un acte agressif, contre sa volonté. Compulsif comme la compulsion qui concerne l’action et non plus la pensée. Les compulsions sont étroitement liées à l’obsession puisqu’elles sont censées la combattre. J’ai peur d’être contaminé donc je me lave en permanence. Le TOC dans sa forme simple, chacun de nous pourrait croire en souffrir. Réfléchissez bien, nous possédons tous nos rituels. On ne s’inquiètera donc que lorsque ceux-ci commencent à perturber le bon déroulement de la vie.
Médicaments + Psychothérapie
La découverte de l’action de certains médicaments antidépresseurs a bouleversé le traitement des TOC. Elle a permis de découvrir les mécanismes biologiques de la maladie. Bien évidemment, le recours au psychologue ou au psychiatre pour aider le changement de comportement complète parfaitement l’action du médicament. Avec de réelles chances de succès. En parler à son entourage et à son médecin, voilà déjà la première recette.
Docteur Jean-François Lemoine
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