"Qu'est-ce qui leur interdit d'en porter ? Cela peut même les amuser, comme s'ils allaient au carnaval !". Philippe Dumas est prêt à développer tous les arguments pour aboutir à ce qu'il pense être une nécessité, le port du masque pour les enfants lorsque les écoles vont rouvrir. Ce directeur de recherche à l'Institut de Génétique et de Biologie Moléculaire, initiateur d'une pétition pour la généralisation de cette protection contre la contamination par SARS-CoV-2, mène depuis le début de l'épidémie une véritable "campagne" pour ce port du masque par le plus grand nombre.
Aujourd'hui, le message officiel sur cette question a radicalement changé, ce dont se réjouit Philippe Dumas, mais en regrettant le temps perdu: "Pourquoi avoir ainsi discrédité l'usage de masques par la population ?", s'interroge-t-il encore. Et il fait aussi le constat que "les industriels n'ont pas la capacité de produire tous le masques nécessaires" et qu'il faut toujours laisser la priorité des équipements professionnels aux soignants, à tous ceux qui sont au contact des malades et aux personnes les plus fragiles.
Produire des masques artisanaux de toutes les manières possibles
Conséquence de cette situation, la nécessité de faciliter la production de masques dits "grands publics" ou artisanaux. Et de toutes les manières possibles, selon Philippe Dumas: "Il faut relâcher les règles administratives pour que toutes les structures qui peuvent en fabriquer soient encouragées et aidées", explique-t-il en souhaitant que ces fabrications soient organisées par les collectivités locales qui le peuvent au lieu de dépendre d'un plan de production centralisé. "Il faut délocaliser ces productions", insiste-t-il en se disant prêt à conseiller ceux qui vont se lancer dans cette fabrication artisanale pour augmenter le pouvoir de protection de ces équipements. Et il leur livre même son astuce : imbiber une membrane de tissu de sel de cuisine et le laisser cristalliser.
Ci-dessous, l'interview de Philippe Dumas par le Dr Jean-François Lemoine :