- L'athérosclérose peut affaiblir le muscle cardiaque et provoquer un infarctus
- Une étude montre que la maladie peut se développer dès 40 ou 50 ans
- L'hygiène de vie, et notamment l'activité physique, est la meilleure prévention contre cette maladie
En France, les maladies cardiovasculaires constituent la seconde cause de mortalité prématurée après le cancer. Chaque année, on dénombre environ 120 000 cas d’infarctus de myocarde et 150 000 accidents vasculaires cérébraux. Ces crises sont le plus souvent causées par de l’athérosclérose. Cette dernière désigne l’accumulation de plaques de graisse dans les artères menant au cœur, provoquant le rétrécissement des vaisseaux sanguins. Celui-ci entraîne une réduction ou, pire encore, un blocage de flux sanguin. Les personnes touchées se plaignent de douleurs thoraciques, de faiblesses, de vertiges, de douleurs dans les bras ou encore d’essoufflement.
A terme, cette maladie peut entraîner un affaiblissement du muscle cardiaque et entraîner un infarctus. Malheureusement, il faut souvent en arriver là pour que les médecins ne la découvrent. Or, à ce stade, les traitements ont souvent un effet limité. Dans une nouvelle étude parue dans le Journal of American College of Cardiology, les chercheurs ont trouvé une nouvelle technique pour dépister précocement la maladie. Selon eux, cette dernière se développe très rapidement chez les personnes âgées de 40 à 50 ans, et pas forcément de façon progressive et continue comme on le pensait auparavant.
Pour en arriver à cette conclusion, les chercheurs ont étudié les données recueillies sur 10 ans de 4 200 hommes et femmes d’âge moyen en bonne santé. Pour leurs analyses, ils ont comparé deux techniques de suivi : l’imagerie par tomodensitométrie et l’imagerie par ultrasons. Alors que la première nécessite une exposition à une faible dose de rayonnement, ce n’est pas le cas de la seconde.
L’intérêt de l’imagerie par ultrasons
“Les résultats montrent que l'échographie des artères périphériques est une méthode plus efficace pour détecter la progression de l'athérosclérose”, commente la docteure Beatriz López-Melgar, autrice principale de l'étude. Grâce à la technique d’imagerie par ultrasons, ils ont pu déterminer l'accumulation de plaques de graisse dans les artères des participants à l'étude et ont pu constater que la maladie progressait très rapidement chez 40% d’entre eux.
“Cette étude est la première à analyser la progression de l'athérosclérose à intervalles fréquents. Auparavant, on considérait que la maladie progressait très lentement tout au long de la vie”, commente le docteur Borja Ibañez, directeur de la recherche clinique du Centro Nacional de Investigaciones Cardiovasculares (CNIC) à Madrid (Espagne). “Les données futures de [cette] étude montreront si cette progression est associée à des événements cardiovasculaires ultérieurs. Jusqu'à présent, la vitesse de progression de l'athérosclérose n'a pas été un facteur d'évaluation du risque individuel”, détaille-t-il.
“En seulement 3 ans, 40% des individus âgés entre 40 et 50 ans ont montré une progression majeure de l'athérosclérose dans des endroits distincts, notamment la carotide, les artères fémorales et coronaires (...) Cette progression rapide de la maladie pourrait rendre ces personnes plus vulnérables à l'apparition de symptômes ou à des événements cliniques, tels qu'une crise cardiaque ou un accident vasculaire cérébral”, ajoute la docteure López-Melgar.
Éviter les risques de complications chez les sujets jeunes
Ces recherches ont également identifié des preuves confirmant les facteurs de risque classiques de l'athérosclérose tels que le cholestérol sanguin, le tabagisme, l’hypertension, le surpoids, le diabète, la sédentarité, le stress, une alimentation trop riche ou encore une consommation d’alcool abusive.
Pour le docteur Valentín Fuster, directeur du CNIC et principal investigateur de l'étude, la technique de l’imagerie par ultrasons a permis à l'équipe “d'identifier la progression de la maladie plus tôt que ne le permettent les marqueurs classiques, comme la présence de calcium coronaire détectée par tomodensitométrie (CT), ce qui nous permet d'identifier les personnes à haut risque qui pourraient bénéficier d'une intervention précoce.”
A terme, les résultats de cette étude pourraient donc aider à détecter plus facilement l’athérosclérose et à cibler les personnes plus jeunes, étant ainsi plus en mesure de stopper l’évolution de la maladie.
Avoir un mode de vie sain
Pour limiter les risques d’athérosclérose, les autorités sanitaires conseillent de surveiller son alimentation et de faire du sport régulièrement. En effet, une hygiène de vie saine préviendrait de l’hypercholestérolémie et de l’obésité, deux facteurs de développement importants de la maladie. Des médicaments visant à faire baisser le taux de cholestérol peuvent également être prescrits.
“Lorsqu’une plaque d’athérome est localisée, notamment par angiographie, une angioplastie peut être envisagée. Cette technique consiste à élargir l’artère à l’aide d’un petit ballon que l’on gonfle afin de rétablir son calibre initial. Elle est suivie le plus souvent de la pose d’un stent (petit ressort qui maintient l’artère ouverte)”, précise la Fondation pour la recherche médicale.