- Les gouttelettes évacuées par la toux ou l'éternuement sont des vecteurs importants de contamination
- La présence du virus également dans l'air a été constatée par plusieurs études
- Le port du masque de protection est vivement recommandé
Le SARS-CoV-2, comme la grippe ou les rhumes, se transmet par voie aérienne, par les postillons qui deviennent l’arme fatale du coronavirus. C’est par lui que le Covid-19 se transmet principalement entre deux personnes. Quand quelqu’un qui est infecté parle, tousse ou éternue, il éjecte des microugettelettes qui, si elles sont inhalées par l’autre personne, vont le contaminer. Ces dernières peuvent également se déposer sur une surface et transmettre le virus par ce biais.
Deux modes de transmission entre personnes
Le coronavirus se transmet principalement par les muqueuses de la bouche et du nez. Le SARS-CoV-2 est un filament d’ARN qui pénètre dans une cellule pour s'y reproduire et en contaminer d’autres. Il se dirige ensuite vers les cellules des voies respiratoires où il produit des virions, particules virales infectieuses. Quand une personne infectée tousse ou éternue, elle “expectore une nuée de postillons qui sont autant de missiles porteurs des virions conçus au sein du système respiratoire”, décrit François Renaud, biologiste spécialiste des maladies infectieuse à Futura Sciences. L’autre mode de transmission du virus est le manuportage, c’est-à-dire grâce à une surface sur laquelle se dépose la gouttelette infectée.
La grande inconnue de cette transmission est la durée de vie des gouttelettes infectées en aérosol. Après un éternuement, le virus peut être amené à rester en suspension dans des gouttelettes particulièrement petites (5 micromètres). En pratique, ce qui empêche une gouttelette de rester en suspension, c'est la gravité. On estime qu'une gouttelette finit en moyenne par retomber par terre deux mètres plus loin que sa zone d’expulsion. Pour autant, par évaporation, des gouttelettes peuvent être amenées à rester en suspension.
Au moins deux heures dans l’air
Aux États-Unis, l’Académie des sciences a récemment expliqué que la transmission se fait par des bioaérosols, et non plus seulement par les gouttelettes projetées directement sur le visage ou des surfaces. Dans une étude, des chercheurs de l'université du Nebraska ont notamment retrouvé des portions du code génétique du virus dans l'air expulsé par des personnes infectées par le Covid-19. “Ils ont trouvé de l’ARN de virus au bout de deux heures. On ne sait pas en revanche s'il était encore infectieux. Cette question de la présence du virus dans les aérosols est primordiale, cela voudrait dire qu'il flotterait dans l’air et sortirait même par le nez ; il faut attendre d'autres études scientifiques pour le savoir”, souligne Christophe Bécavin, spécialiste des mécanismes d'entrée du virus dans l’organisme à Futura Sciences.
La meilleure arme de protection contre le virus et sa transmission est le port du masque qui doit couvrir la bouche et le nez. “Il faut partir de l'hypothèse la plus défavorable, plaide le Dr Rochoy, co-initiateur du collectif ‘Stop postillons’. Même confinés, les gens sortent faire leurs courses, ils se parlent et il ne leur est pas toujours possible de respecter les distances. Les écrans antipostillons (masques et visières) permettent de retenir les gouttelettes ; le virus va rester à l'intérieur et protéger les autres.” Outre le masque, le respect des gestes barrières est important, notamment éternuer dans son coude pour éviter de relâcher de nombreux postillons.
Cette simulation démontre comment les éternuements se propagent dans l'air et pourquoi il vaut mieux éternuer dans son coude. (via @SciencesMag) pic.twitter.com/Fb1MjGEcSB
— Bruno Guglielminetti (@Guglielminetti) April 2, 2020