- Les anti-vaccins prétendent que la vaccination a un lien avec l'autisme
- Une étude montre que le nombre de cas d'autisme est équivalent chez des vaccinés ROR et sur une population non vaccinée
Au cours d'un réexamen de 138 études parues dans Cochrane Library, des chercheurs se sont intéressés de près aux vaccins ROR (contre la rougeole, les oreillons et la rubéole), aux vaccins tétravalents combinés (contre les maladies précédemment citées, auxquelles s'ajoute la varicelle), ainsi qu'aux vaccins dits “MMRV”, qui contiennent le vaccin ROR ainsi que celui contre la varicelle, administrés séparément mais en même temps.
Un réexamen mené à partir de 138 études
“Nous voulions évaluer l'efficacité, la sécurité, ainsi que les effets négatifs à long et court termes des vaccins ROR, dans cet examen actualisé qui avait été mené en 2012 pour la dernière fois, explique dans un communiqué l'auteur principal de l'étude, le docteur Carlo di Pietrantonj, membre de l'unité d'épidémiologie régionale SEREMI, en Italie. À partir de 138 études randomisées et non-randomisées incluses dans l'examen, 51 études (10 millions d'enfants) ont évalué l'efficacité des vaccins dans la prévention des maladies, et 87 études (13 millions d'enfants) ont évalué les effets néfastes.”
Résultat : une dose de vaccin était efficace à 95% contre la rougeole et à 72% contre les oreillons. Une efficacité estimée à 86% pour cette dernière maladie, lorsque deux doses de vaccin étaient injectées. Pour la prévention de la rubéole, une dose était efficace à 89%. Enfin, une étude a démontré qu'après 10 ans, le vaccin tétravalent combiné était efficace à 95% contre la varicelle.
Autant de cas d'autisme chez les enfants non-vaccinés que chez les vaccinés
“En termes de sécurité, nous savons, à partir de précédentes études menées à travers le monde, que les risque suscités par ces maladies dépassent largement ceux que représentent les vaccins administrés pour les éviter, estime le docteur Di Pietrantonj. Dans ce réexamen, nous voulions nous pencher sur la preuve d'effets néfastes spécifiques qui ont été associés à ces vaccins dans le débat public — souvent sans fondement sur une preuve scientifique tangible.”
Le chercheur fait notamment allusion à l'argument principal des personnes anti-vaccins : le lien supposé entre le vaccin ROR et l'autisme. À partir de deux études basées sur 1 194 764 enfants, les scientifiques ont constaté que le nombre de cas d'autisme diagnostiqués était quasiment identique chez les jeunes vaccinés que chez ceux qui ne l'étaient pas. En effet, pour 100 000 enfants non-vaccinés, 451 d'entre eux étaient diagnostiqués autistes, tandis que ce chiffre tombait à 419 pour les enfants vaccinés.
“Des preuves (…) soutiennent l'utilisation de ces vaccins pour l'immunisation collective”
De même, deux autres études menées sur 1 071 088 enfants ne montrent aucune preuve de lien entre les vaccins ROR et l'encéphalite, les maladies inflammatoires chroniques de l'intestin, la maladie de Crohn, un retard cognitif, des diabètes de type 1, l'asthme, la dermite ou l'eczéma, le rhume des foins, la leucémie, la sclérose en plaques, le trouble de la marche ou encore des infections virales ou bactériennes.
“Globalement, nous pensons que les preuves existantes sur la sécurité et l'efficacité des vaccins ROR / tétravalents combinés / MMRV soutiennent leur utilisation pour l'immunisation collective”, avance le docteur Di Pietrantonj. Il précise toutefois que des recherches supplémentaires sont nécessaires pour déterminer si l'action protectrice de ces vaccins pourrait s'affaiblir avec le temps.