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Poumons

Etats-Unis : une étude inquiétante sur la pollution de l'air dans les villes

Par Floriane Valdayron

En publiant son rapport annuel sur la qualité de l'air aux États-Unis, l'American Lung Association fait part de ses inquiétudes sur les conséquences de la pollution de l'air. En effet, l'ozone et les particules fines touchent directement la santé des poumons. Une donnée qui n'est pas neutre dans le contexte de l'épidémie de Covid-19.

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150 millions d'habitants des grandes villes américaines respirent de l'air pollué
Les effets de Covid-19 sur les poumons rappellent l'importance de respirer un air propre
En Californie, les importants feux de forêt ont eu un impact sur le niveau de pollution

Le rapport annuel de l'American Lung Association, appelé “State of the Air”, expose que près de la moitié des habitants des États-Unis — soit 150 millions de personnes — respirent de l'air pollué. Une aggravation de la pollution de l'air mettant en danger la vie de la population. En cause notamment : les changements climatiques qui alimentent les feux de forêt et leur dangereuse fumée, menant ainsi à davantage de pollution aux particules fines et à l'ozone.

Le Covid-19, un “rappel urgent de l'importance d'avoir un air propre”

En pleine pandémie de Covid-19, les conséquences de la pollution de l'air sur la santé des poumons sont “très préoccupantes”, estiment les auteurs du document. Cette qualité de l'air dégradée menace chacun, en particulier les individus atteints d'une maladie des poumons, les enfants, et les personnes âgées.

“Pour protéger les avancées faites dans la qualité de l'air et pour lesquelles nous nous sommes battus 50 ans à travers le Clean Air Act, nous devons agir aujourd'hui, en mettant en place des politiques efficaces, estime Harold Wimmer, le président de l'American Lung Association. Protéger tout le monde du Covid-19 et des autres infections pulmonaires est un rappel urgent de l'importance d'avoir un air propre.”

La pollution aux particules fines et à l'ozone de 2016 à 2018 passée au crible

Dans le cadre de leur rapport, les scientifiques ont analysé les données les plus récentes et fiables à leur portée: celles datant de 2016, 2017 et 2018. Il s'agit également des trois années parmi les cinq plus chaudes enregistrées dans l'Histoire mondiale. Les chercheurs se sont intéressés à la pollution aux particules fines, venant principalement des feux de forêt, des poêles à bois, des centrales thermiques alimentées au charbon, et des moteurs diesel.

Ils ont également étudié l'évolution de la pollution à l'ozone, que l'on appelle parfois “smog”, pour définir la brume épaisse provenant d'un mélange de polluants atmosphériques, particulièrement irritante pour les voies respiratoires. Ses effets ont été comparés à ceux d'un coup de soleil sur les poumons. En effet, inhaler de l'ozone peut provoquer des essoufflements, déclencher des crises de toux et d'asthme, et peut diminuer l'espérance de vie.

La Californie, l'État le plus touché par la pollution de l'air

Par rapport aux années précédentes, plus de villes ont souffert sur le court terme de la pollution aux particules fines, avec des pics s'étalant sur davantage de jours. Neuf villes de l'ouest des États-Unis ont ainsi atteint leur nombre de jours le plus élevé jamais rapporté. En cause notamment : la fumée provenant des feux de forêt de 2018.

Ainsi, 24 des 25 villes les plus polluées se trouvent dans l'ouest du pays. Les sept plus polluées sur le court terme sont situées en Californie. Il s'agit de Fresno, Madera, Hanford, Bakersfield, San Jose, San Francisco, et Oakland. Sur l'année, les villes les plus polluées aux particules fines sont également majoritairement californiennes. L'État occupe la tête du classement avec Bakersfield, Fresno, Madera, Hanford, Visalia, Los Angeles, Long Beach, San Jose, San Francisco et Oakland.

“Le pays a besoin de limites plus fortes”

Comme la pollution aux particules fines, celle à l'ozone fait l'objet d'une augmentation considérable aux États-Unis. Elle concerne désormais 137 millions d'habitants. Selon les scientifiques, c'est la preuve des conséquences des changements climatiques sur la qualité de l'air. Un point concernant, d'autant que la hausse des températures favorise la formation de l'ozone et le rend plus difficile à nettoyer.

Là encore, ce sont des villes de Californie qui souffrent le plus de la pollution de l'air. En effet, le classement de celles les plus polluées à l'ozone est dominé par Los Angeles, Long Beach, Visalia, Bakersfield, Fresno, Madera, Hanford, Sacramento, Roseville, San Diego, Chula Vista et Carlsbad. “La science est claire : le pays a besoin de limites plus fortes sur la pollution à l'ozone et aux particules fines pour préserver la santé des habitants”, martèle Harold Wimmer.