- Des chercheurs chinois affirment que SARS-CoV-2 aurai déjà connu beaucoup plus de mutations que ce que l'on croyait
- Ces mutations ont un impact sur la dangerosité de Covid-19 pour les patients
- La souche qui sévit en Europe serait plus mortelle que celle qui circule aux Etats-Unis
Décidément ce virus ne réserve que des surprises, et elles sont souvent désagréables. Alors qu'un certain consensus existait pour dire que SARS-CoV-2 n'avait connu que des mutations mineures depuis son émergence, une étude chinoise vient contredire cette hypothèse. Selon les chercheurs chinois de l'université de Zhejiang (Chine), non seulement ses capacités de mutations sont importantes mais, surtout, elles génèreraient des souches dont la dangerosité est très variable.
C'est ce qui expliquerait notamment que les effets de l'épidémie — principalement en termes de mortalité — varient beaucoup d'une région à l'autre. Malheureusement, pas de chance pour l'Europe : c'est une souche bien plus redoutable que celles qui seraient présentes aux Etats-Unis qui sévirait sur notre continent. C'est la thèse qu'avance une étude conduite par le professeur Li Lanjuan, une épidémiologiste chinoise dont les équipes ont mis en évidence pas moins de 30 mutations différentes du coronavirus, dont plus de 50% n’avaient pas été identifiées jusqu’ici.
“Le SARS-CoV-2 a acquis des mutations capables de modifier substantiellement sa pathogénicité”, précise le rapport des chercheurs publié sur le site medRxiv.org.
Des mutations qui expliqueraient les différences observées en termes de mortalité
Même si d'autres facteurs doivent être pris en compte comme l'état de santé des population leur âge moyen ou le nombre et la qualité des établissements de santé, les différences en termes de mortalité entre les pays touchés par l'épidémie de Covid-19 s'expliquerait donc par ces mutations. C'est pour cette raison que les souches du coronavirus qui infecte les populations européennes provoqueraient des atteintes plus graves et plus souvent mortelles que celles qui sévissent aux Etats-Unis. Cependant, l'étude ne fait aucune référence aux chiffres de la mortalité aux Etats-Unis qui est en forte progression : le cap des 40 000 décès a été franchi avant le 20 avril.
Au-delà de ces différences quant à la gravité des conséquences des infections par SARS-CoV-2, les mutations de ce virus relevées par les scientifiques chinois compliquent évidemment la recherche de traitements et de modes de prise en charge universelle des malades. “Le développement de nouveaux traitements et de vaccins doit prendre en compte les répercussions de ces mutations qui s'accumulent”, avertissent les chercheurs chinois.
Si les conclusions de leurs travaux étaient avérées, elles seraient un élément de plus dans la complexité de cette épidémie et de la compréhension de la façon dont ce coronavirus agit dans l'organisme des personnes infectées.