Après la publication d’études faisant état d’une sous-représentation des fumeurs parmi les personnes infectées par le Covid-19, les autorités sanitaires montent au créneau. Sans remettre en cause la véracité des révélations sur le potentiel rôle préventif de la nicotine contre le coronavirus, ces dernières calment le jeu. Oui, ces études constituent des “pistes intéressantes”, dixit Olivier Véran, ministre de la Santé, mais l’auto-médication des non-fumeurs avec des traitements contenant de la nicotine, comme les patchs anti-tabac, n’est pas la solution.
Les fumeurs, moins touchés par le Covid-19 mais plus gravement
Les patchs anti-tabac et tout autre traitement à base de nicotine sont fortement déconseillés aux non-fumeurs, notamment à cause des effets secondaires. “Attention de ne pas mettre un patch de nicotine si on n'est pas fumeur”, a simplement expliqué Olivier Véran ce mercredi 22 avril devant le Sénat. “Ceux qui ne fument pas ne doivent absolument pas en utiliser, car il existe beaucoup d'effets secondaires: vomissements, malaises, et addictions”, a tenu à rappeler le directeur général de la Santé, Jérôme Salomon. À cela, s’ajoute également des altérations du sommeil ou encore l’apparition de démangeaisons locales, sans compter d’autres problèmes causés par l’interaction avec d’autres médicaments.
De plus, ces derniers ont asséné que si les fumeurs sont moins représentés parmi les personnes contaminées par le coronavirus, l’infection est plus grave chez eux. “Les fumeurs ont des formes graves de Covid-19, et les dégâts peuvent allonger la durée des soins et augmenter la mortalité. Nous déconseillons la prise de nicotine. Le tabagisme est le tueur numéro un en France”, rappelle le professeur Zahir Amoura qui officie à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière.
Des tests en trois temps
Les études réalisées sur l’effet potentiellement préventif de la nicotine sur le Covid-19 tiennent pour l’instant de l’observation. Des études cliniques seront menées pour en savoir plus sur comment la nicotine s’oppose à la propagation du virus dans le corps. Ces essais vont être entrepris avec l’utilisation de patchs nilotiques au sein de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière de trois manières. D’abord sur les soignants, de manière préventive, afin d’étudier si cela les protège. Ensuite, cela va être utilisé sur des patients hospitalisés afin de diminuer les symptômes. Enfin, cela va être testé sur des patients graves et placés en réanimation.