- L'obligation de porter un masque dans les transports en commun à partir du 11 mai est envisagée
- L'Académie de Médecine souhaite que le port du masque soit obligatoire dans "tout l'espace public"
“Aux masques citoyens !”. L'Académie nationale de médecine n'aurait pas pu choisir un titre plus clair pour son communiqué relatif au port du masque, publié le 22 avril. Le texte part d'un constat : bien que les mesures de distanciation sociale soient en vigueur en France depuis le 17 mars, elles ne peuvent toujours être respectées, notamment dans les espaces restreints, à l'instar des ascenseurs, des allées de supermarché, ou encore des transports en commun.
L'Académie avait déjà recommandé le port d'un “masque anti-projections couvrant le nez et la bouche, destiné à retenir les postillons et à éviter leur dispersion dans l’environnement immédiat”, au début du mois d'avril. Désormais, elle met en avant le principe “altruiste” du masque puisqu'il ne protège pas la personne qui le porte, mais celles qu'elle pourrait être amenée à croiser.
“Une attitude ‘citoyenne’ qui doit être rendue obligatoire”
Édouard Philippe, le premier ministre, avait déclaré le 19 avril qu'il soit “probable, s'agissant des transports publics, qu'il soit obligatoire, pour les utiliser, de porter un masque grand public" après le 11 mai, la date qui devrait marquer le début du déconfinement en France. Une mesure jugée insuffisante par l'Académie nationale de médecine. “Restreindre le port du masque dans les seuls transports en commun, c’est négliger tous les espaces publics où le risque demeure”, assure-t-elle. Ses membres estiment qu'il faudrait aller bien plus loin.
“Pour être efficace, le port du masque anti-projections doit être généralisé dans l’espace public. Cette mesure ne peut avoir un impact épidémiologique sur la circulation du virus que si tout individu s’astreint à l’appliquer dès qu’il sort de son domicile, peut-on lire dans le communiqué. Une simple recommandation ne peut suffire, chacun devant se considérer comme potentiellement porteur du virus et contagieux, même quand il se sent en bonne santé. Veiller à ne pas contaminer les autres n’est pas facultatif, c’est une attitude ‘citoyenne’ qui doit être rendue obligatoire dans l’espace public.”
Le port du masque dès maintenant
En outre, l'Académie appelle chacun à se mobiliser. “Subordonner cette obligation à la fourniture gratuite de masques par l’État, c’est conforter la population dans une situation d’assistance et de déresponsabilisation", écrit-elle. Ses membres demandent à “chaque famille” de fabriquer des masques en tissu lavables et réutilisables à partir de matériaux courants peu chers. Et ce, dès maintenant.
“Attendre la date du 11 mai pour faire porter le masque aux Français, c’est accorder trois semaines de répit au SARS-CoV-2 pour qu’il continue de se transmettre, peut-on lire dans le communiqué. C’est accepter plusieurs milliers de nouvelles infections, donc plusieurs centaines d’hospitalisations et plusieurs dizaines de morts supplémentaires.” L'institution va jusqu'à réemployer le terme utiliser à maintes reprises par Emmanuel Macron dès le début du confinement. “La France ayant déclaré la guerre au Covid-19, l’Académie nationale de médecine recommande fortement une mobilisation citoyenne pour le port du masque.”