Comme l'a annoncé la mairie de Paris le 19 avril, des “traces infimes” de SARS-CoV-2 ont été trouvées dans le réseau d'eau non potable de la capitale. Une nouvelle qui a soulevé plusieurs interrogations : le réseau d'eau potable a-t-il été contaminé ? Les personnes ayant été en contact avec des rues nettoyées à l'eau infectée risquent-elles de contracter le virus ?
Car, bien qu'elle ne soit pas destinée à la consommation, l'eau non potable est utilisée pour nettoyer les rues, mais aussi pour arroser certains parcs et jardins, ainsi qu'alimenter leurs fontaines, lacs, ou cascades. Néanmoins, la Ville a tenu à se montrer rassurante : il n'y a “aucun risque pour l'eau potable”, qui dépend d'un réseau “totalement indépendant” et “ne présente aucune trace du virus”. Par “principe de précaution”, l'usage du réseau d'eau non potable a été immédiatement suspendu.
Le virus “n'a aucune chance de se multiplier” dans l'environnement
“Il n'y a pas de raison spécifique à ce que l'on tombe malade juste parce que l'on a touché de l'eau. Il faut, pour que l'on soit malade, que le virus soit en contact avec les muqueuses. Tant que l'on ne boit pas l'eau ou que l'on ne la respire pas, il n'y a pas de problème”, assure Laurent Moulin, microbiologiste au laboratoire de recherche et développement d'Eau de Paris, contacté par RFI.
Le spécialiste est catégorique : le virus “n'a aucune chance de se multiplier" dans l'environnement, contrairement aux idées reçues. “Dans les eaux usées, il vit quelques jours maximum, pas plus longtemps que ça. Dans les eaux de surface, c'est pareil. La durée de vie est assez limitée", explique-t-il à nos confrères.
“Il n'y a aucune preuve que le virus soit transmis via de l'eau potable contaminée”
Quand bien même le virus serait présent dans l'eau potable, il ne faudrait pas s'inquiéter. “Bien que le maintien du virus dans l'eau potable soit possible, il n'y a aucune preuve que les coronavirus dont sont porteurs les humains soient présents en surface ou dans les sources souterraines, ou encore qu'ils soient transmis via de l'eau potable contaminée", estimait l'Organisation mondiale de la santé (OMS) le 19 mars dernier dans un communiqué.
De plus, il n'y a rien d'étonnant à ce que des microparticules soient repérées dans quatre des vingt-sept points de prélèvements habituellement testés à Paris. En effet, elles viennent des matières fécales des personnes contaminées. C'est le cas à chaque épidémie, qu'il s'agisse de la grippe, de la gastro-entérite, ou, en l'occurrence, du Covid-19.