- Les cellules du nez, des poumons et de l'intestin seraient les premières cibles du SARS-CoV-2 dans l'organisme
- Ce serait dû à une protéine présente dans ces cellules et dont le virus a besoin pour se développer
C’est une avancée importante dans la recherche sur le nouveau coronavirus. Dans la revue Cell, des chercheurs de plusieurs universités américaines, dont Harvard et le MIT, et d’un institut de recherche sud-africain, expliquent qu’ils ont découvert quelles cellules étaient ciblées par le Covid-19. Grâce à l’étude d’une base de données rassemblant différents types de cellules, ils ont cherché lesquelles étaient capables d’exprimer les protéines utilisées par le virus pour infecter l’organisme.
Le Covid-19 a besoin de deux protéines pour pénétrer les cellules
Au début de l’épidémie, des scientifiques ont constaté que deux protéines jouent un rôle clé lors de la contamination : ACE2 et TMPRSS2. Le virus se lie à elles pour réussir ensuite à pénétrer dans les cellules et se développer ensuite dans l’organisme. “Lorsque nous avons appris que le rôle de ces protéines était confirmé, nous avons utilisé nos bases de données pour trouver dans quel gène elles se trouvaient”, raconte Jose Ordovas-Montanes, l’un des directeurs de l’étude. Ils ont concentré leur recherche sur les cellules des poumons, des voies nasales et de l’intestin, car ce sont les organes touchés par le virus, et ont également comparé avec des cellules d’organes, généralement non infectés.
Trois types de cellules identifiés
Dans les voies nasales, les cellules en gobelet, qui fabriquent le mucus, produisent les deux protéines nécessaires au Covid-19. Dans les poumons, ce sont les pneumocytes de type II qui le font, leur rôle est notamment de contribuer à l’élasticité des poumons. Les entérocytes, situés dans l’intestin, produisent ces protéines en plus grande quantité que n’importe quelle autre cellule intestinale. Leur fonction dans l'organisme est de faciliter l’absorption des nutriments. “Ce n’est peut-être qu’une partie de l’explication, mais cela nous permet d’avoir une image beaucoup plus précise du phénomène”, précise le chercheur.
Contribuer à la lutte contre le Covid-19
Les résultats obtenus ont été mis à disposition pour tous les laboratoires qui désirent y avoir accès. “Notre objectif est de partager ces informations avec la communauté scientifique, pour que nous puissions aider à accélérer les recherches en cours”, souligne Alex K. Shalek, co-auteur de l’étude. Plus concrètement, avec ses découvertes, l’équipe espère pouvoir contribuer à la mise au point de nouveaux médicaments ou aux essais de traitements pour lutter contre le Covid-19.