- Le conseil soulignait dans une note remise le 20 avril le risque de transmission important dans les écoles
- Il insistait aussi sur la difficulté d'imposer le respect des mesures barrières chez les jeunes
- Sa proposition était de reporter la réouverture des établissements au mois de septembre 2020
Le conseil scientifique, chargé d'éclairer l'exécutif sur la gestion de l'épidémie de coronavirus, a remis samedi dernier ses recommandations aux gouvernements sur l’après-11 mai, au travers de deux notes distinctes. L’une d’elles est entièrement consacrée à la reprise scolaire. Sur ce point, son avis diverge de celui du gouvernement puisque le conseil recommande une rentrée scolaire en septembre, mais concède avoir “pris acte de la décision politique” de réouverture progressive à partir du 11 mai.
L’enjeu de la distanciation sociale
En premier lieu, la proposition initiale de décaler l’ouverture des écoles à septembre, présentée dans une note en date du 20 avril, se fonde sur les lieux de rassemblement que sont ces lieux, pouvait faciliter la circulation du virus. Au total, en France, il y a 12 875 650 élèves, tous niveaux confondus, et 870 900 enseignants, ce qui représente environ 20% de la population. “En l'état actuel des connaissances au plan épidémique, le risque de formes graves est faible dans cette population, écrivent les membres du conseil. Le risque de contagiosité individuelle chez les jeunes enfants est incertain, mais paraît faible. À l'inverse, le risque de transmission est important dans les lieux de regroupement massif que sont les écoles et les universités, avec des mesures barrières particulièrement difficiles à mettre en œuvre chez les plus jeunes.”
Les difficultés de mettre en place les conditions de sécurité sanitaire inquiètent le conseil scientifique. Les établissements scolaires “devront impérativement mettre en place les conditions nécessaires à leur réouverture : mise en conformité des sanitaires dans les écoles, mise à disposition de solutions hydro-alcooliques, agencement des salles permettant le respect des distances interindividuelles etc.”, ont développé les membres dans la note du 20 avril. Autre impératif sécuritaire : la distanciation sociale. Dans les établissements, les entrées et sorties devront “être échelonnées pour que les élèves d'un même niveau ne croisent pas les élèves d'un autre niveau”, estime le Conseil scientifique.
Former aux impératifs sanitaires
Dans sa dernière note, en date du 24 avril, le conseil scientifique note l’importance de former “les enseignants, le personnel de direction, le personnel éducatif ainsi que tous les agents des établissements scolaires aux mesures barrière, aux règles de distanciation sociale et au port du masque pour eux-mêmes et pour les enfants dont ils ont la charge le cas échéant”. Les jeunes élèves devront “bénéficier d'une information pratique sur la distanciation sociale, les mesures barrières et l'hygiène des mains, complètent les scientifiques. Cette éducation devra être adaptée à l'âge des enfants.”