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Problèmes liés à l'alcool : associer la thérapie cognitivo-comportementale et le programme des AA serait plus efficace

Par Floriane Valdayron

En plus d'être compatibles, les deux approches vers lesquelles les personnes souffrant de problèmes liés à l'alcool sont majoritairement orientées seraient plus efficaces en étant associées. C'est ce que révèle une étude menée aux États-Unis.

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Si les spécialistes ont tendance à orienter les personnes souffrant de problèmes liés à l'alcool soit vers le programme en 12 étapes des Alcooliques anonymes (AA), soit vers une thérapie cognitivo-comportementale (TCC), il serait en réalité plus efficace de recommander les deux approches simultanément. Il s'agit de la conclusion d'une étude menée aux États-Unis et publiée dans la revue académique Training and Education in Professional Psychology.

“S'ils ont des préjugés ou des méconnaissances sur le programme des Alcooliques anonymes et sur ses membres, les cliniciens doivent en être conscients. D'autant qu'une étude empirique démontrant à quel point les programmes en 12 étapes sont efficaces est à présent largement disponible, assure Sara Dolan, doctorante, professeure agrégée de psychologie et neurosciences à l'université Baylor, dans un article publié sur le site de l'établissement. Étant donné qu'il est probable que les cliniciens travailleront avec des personnes qui participent à des programmes en 12 étapes, nous devons en apprendre autant que possible sur la manière d'intégrer le traitement en 12 étapes dans notre travail avec ces clients.”

Non, les AA ne relèvent pas d'un programme religieux

Parmi les méconnaissances au sujet des AA, les chercheurs ont notamment identifié l'idée reçue selon laquelle les membres nient leur responsabilité personnelle dans leur sobriété. “Bien que la première étape du programme demande aux individus de reconnaître leur ‘impuissance’ devant l'alcool, le programme vise à aider les individus à accepter leur responsabilité personnelle dans leurs actions”, précisent les scientifiques. 

Autre préjugé : l'idée selon laquelle il s'agirait d'un programme religieux, nécessitant de croire en Dieu. Si l'étude rappelle qu'il existe bien une influence historique chrétienne dans les principes des Alcooliques anonymes (à l'instar de l'introspection, la confession ou encore la réparation), les auteurs sont catégoriques : les AA se considèrent comme étant un “programme spirituel d'action”. “Le ‘Gros Livre’ — le manuel des AA — demande seulement si chacun est ‘prêt à croire qu'il y a un Pouvoir plus grand que soi’, sans exigence quant à la définition du Pouvoir et sans dire qu'il existe avec une certitude absolue”, écrivent les chercheurs.

Deux approches foncièrement très similaires

L'article souligne l'existence d'importantes différences entre les Alcooliques anonymes et la thérapie cognitivo-comportementale, à l'instar de la relation avec un pair, lui-même en sevrage, chez ces premiers. De même, si les AA visent une abstinence totale, la TCC peut parfois seulement encourager une réduction du nombre de verres. Enfin, alors que la thérapie a un certain coût, devenir membre du programme des Alcooliques anonymes est gratuit.

Néanmoins, les chercheurs mettent en avant les nombreux points communs entre les deux approches. Ils font notamment allusion au fait que, dans les deux cas, le travail relève d'une nature cognitive et comportementale. En effet, comme dans le cadre d'une thérapie, les AA passent par l'identification des pensées, émotions, attitudes et comportements qui sont à l'origine du problème afin de les remplacer avec d'autres, plus adaptés. Également, la TCC, comme les AA, prône le fait d'assumer ses actes, mais aussi l'acceptation, l'introspection et la relaxation. 

Participer à des réunions des AA et lire le “Gros Livre” pour combler le fossé

En conclusion, l'étude recommande aux cliniciens de prendre conscience de leurs méconnaissances sur les Alcooliques anonymes et de s'éduquer sur le sujet. Des pistes sont ainsi proposées, comme le fait de participer à des réunions des AA en tant qu'invité ou encore de lire le “Gros Livre”. Autre suggestion : “traduire” le langage des 12 étapes dans la terminologie de la thérapie cognitivo-comportementale. En effet, cela pourrait aider les cliniciens en information à comprendre les corollaires des deux approches et combler le fossé.