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Surmortalité

Coronavirus : quelles répercussions sur le taux de mortalité en France ?

Depuis le mois de mars, la France fait face à une importante surmortalité avec 93 324 décès enregistrés entre le 1er mars et le 17 avril contre 71 126 en moyenne pour la même période les autres années, selon l'Insee. 

Coronavirus : quelles répercussions sur le taux de mortalité en France ? KatarzynaBialasiewicz/iStock




L'ESSENTIEL
  • Au mois de mars 2020, le taux de mortalité en France est supérieur de 25% à celui de la même période de 2019
  • C'est l'Ile de France qui enregistre la plus forte augmentation du taux de décès

Il fallait s'y attendre : le coronavirus commence a avoir des conséquences sur le taux de mortalité en France. Depuis le mois de mars, l'Hexagone fait face à une importante surmortalité avec 93 324 décès enregistrés entre le 1er mars et le 17 avril contre 71 126 en moyenne pour la même période les autres années, soit une différence de 22 198 décès sur un mois et demi, a révélé l’Insee dans un rapport paru vendredi 24 avril. Fort heureusement, depuis début avril, le nombre de morts semble diminuer, sans doute grâce aux mesures prises pour endiguer l’épidémie de coronavirus, ainsi que d’autres facteurs difficiles à mesurer pour l'instant, comme la baisse de la mortalité routière par exemple, l’une des conséquences bénéfiques du confinement.

Dans son rapport, l’Insee détaille les chiffres recensés entre le 1er mars et le 13 avril. D’après l’organisme, pendant cette période, le nombre de décès en France est “supérieur de 25 % à celui enregistré à la même époque en 2019 et de 13 % à 2018”. Dans le détail, 2 130 décès ont été recensés en moyenne chaque jour pendant ce laps de temps. “Le nombre de décès, qui était en moyenne de 1 780 par jour sur la première quinzaine de mars 2020, augmente nettement à 2 210 au cours de la deuxième quinzaine”, précise l’Institut. Cependant, depuis le 1er avril, les chiffres diminuent. 

Au niveau régional, l’Île-de-France enregistre la plus forte croissance du nombre de décès totaux entre le 1er mars et le 13 avril 2020, par rapport à la même période en 2019 (+ 91 %). Elle est suivie du Grand Est (+ 61 %) et la Bourgogne-Franche-Comté et des Hauts-de-France (+ 24 % environ). Dans ces régions, le nombre de décès est également supérieur à celui enregistré au cours de la même période en 2018. L’Insee précise : “Les régions, comme les départements, sont les lieux dans lesquels les décès sont survenus, et non pas les lieux de résidence des personnes décédées.

Un renversement de la courbe 

Au niveau départemental, trois départements comptent au moins deux fois plus de morts entre le 1er mars et le 13 avril 2020 que sur la même période de 2019 : le Haut-Rhin (+ 144 %), la Seine-Saint-Denis et les Hauts-de-Seine (+ 128 %). “Onze autres départements enregistrent un nombre de décès supérieur d’au moins 50 % à celui observé en 2019. Il s’agit de tous les autres départements franciliens (…) mais également des Vosges, de la Moselle, du Bas-Rhin, de l’Oise et du Doubs”.

Fort heureusement, la courbe de l'ensemble des décès diminue depuis le 1er avril, et cela s’est poursuivi dans la semaine du 11 au 17 avril. “Toutefois, si ces diminutions traduisent un réel ralentissement dans la progression du nombre de décès par rapport à la dynamique observée fin mars, elles doivent être analysées avec précaution, les résultats étant encore provisoires”, nuance l’Insee.

Des chiffres à mettre en perspective 

Ainsi, s’il est est impossible de mettre tous ces décès sur le dos du Covid-19 (certains peuvent notamment faire suite à une grippe survenue cet hiver), l’épidémie joue clairement un rôle important dans l’augmentation nette de la mortalité ces dernières semaines. Selon le ministère de la Santé, au 2 avril, plus de 4 000 personnes étaient décédées du coronavirus en France à l'hôpital.

Ce n’est pas la première fois que la France connaît un pic soudain de mortalité. En 2003, la canicule a entraîné de nombreux morts (15 000 décès supplémentaires sur le mois d’août), même si la période était plus courte puisqu’elle a duré trois semaines. Parfois, pendant l’hiver, certains épisodes de grippe saisonnière aggravent également brutalement le taux de mortalité des Français. Cela a notamment été le cas au cours des hivers 2015, 2017 et 2018.

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