Le confinement, en place depuis le 17 mars, a considérablement freiné le recours aux soins autres que ceux liés au Covid-19, a indiqué lundi 27 avril l’Assurance maladie. Certains généralistes ont fait part de leur inquiétude dans la prise en charge tardive des patients qui évitent de les consulter de peur d'être contaminés par le Covid-19. La téléconsultation a connu un véritable essor pendant le confinement mais en cas de symptômes graves pour toute pathologie, il reste important de consulter rapidement.
La téléconsultation ne règle pas tout
Dès le lendemain de l’annonce du confinement par Emmanuel Macron et pendant les deux premières semaines, les remboursements ont chuté “entre 80% et 85%” pour les dentistes, orthophonistes, orthoptistes et pédicures, qui “ont quasiment cessé leur activité”, précise la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam) dans un communiqué. Concernant les cinés et les sages-femmes, un “très net ralentissement” a également été observé, avec respectivement des diminutions de 40 et 50% de remboursement. Pour les secteurs du transport sanitaire et des laboratoires de biologie médicale, le ralentissement est moins brutal et de l’ordre de -20 et -30%.
Chez les médecins, le même constat se fait. Chez les spécialistes ce sont environ 60% des remboursements qui ont diminué et 30% chez les généralistes, qui s’explique en partie par “la montée en charge des téléconsultations”. Ces chiffres donnent une indication de la perte d’activité pour ces diverses professions, qui négocient actuellement un mécanisme de “compensation” avec la Cnam.
Les ventes de médicament en hausse
Dans le même temps, les ventes de médicaments ont augmenté. Une augmentation qualifiée de “franche mais temporaire” de 16%, confirmant le “phénomène de stockage” déjà décrit dans une précédente étude de l’Assurance maladie. À l’inverse, les indemnités journalières pour maladie ont bondi de 30%, alors même que les arrêts de travail “dérogatoires” (garde d’enfant, malades chroniques) n’étaient “encore que partiellement remboursés”.