Dans son discours devant l’Assemblée nationale ce mardi 28 avril, Édouard Philippe a évoqué la reprise des transports, essentielle pour accompagner le retour progressif au travail. Les transports ne seront pas exempts du respect des gestes barrière et de la distanciation physique, matérialisée par la condamnation d’un siège sur deux ou encore des marquages au sol sur les quais et dans les wagons. Un plan “très ambitieux” mais “non réalisable” en terme d'effectifs pour Baptiste Arsale, secrétaire général de la fédération Unsa Transports, interrogé sur Franceinfo.
Les effectifs en question
L’afflux attendu de voyageurs rend le respect des gestes barrières, selon la CGT et Unsa, les deux principaux syndicats de la RATP. “Les gens vont avoir envie de toutes façons de sortir. Il y a ceux qui vont être contraints par leur activité professionnelle, mais il y aura aussi des concitoyens qui utiliseront les transports, y compris peut-être même des élèves qui vont être amenés à circuler”, avance Bertrand Hammache pour la CGT. Cette réalité attendue conduit les syndicats à penser les envies du premier ministre irréalisable pour les transports. “Je ne sais pas qui a susurré cette idée-là au premier ministre, mais quelqu'un qui a déjà pris les transports, en l'occurrence parisiens, a bien compris que ce genre de dispositif, c'est quasiment impossible à mettre en œuvre. Impossible”, estime Bertrand Hammache.
L’autre point noir quant à la reprise des transports en commun, et notamment du métro, est celui du travail des agents de la RATP. La question que soulève Baptiste Arsale est celle du tri des voyageurs, “qui va les faire respecter ? Est-ce que ce sont les agents RATP ? On aura besoin forcément aussi des forces de l'ordre, notamment pour faire respecter les mesures barrière”, assure-t-il. Il ajoute que parmi ces agents, nombreux sont également parents. “Si nous sommes dans une zone rouge et que l'école n'a pas lieu, comment peut-on se rendre au travail s'il faut garder les enfants ?”, s’interroge-t-il.
La seule possibilité pour pallier ces incertitudes est de multiplier drastiquement les effectifs sur le terrain. “Déjà, à ce jour, c'est compliqué et on ne fait pas respecter les mesures barrière, observe Bertrand Hammache. Demain, on doit les faire respecter donc, on en prend acte et il faut avoir l'effectif adéquat. C'est-à-dire un agent sur chaque rame, chaque bus, chaque tram, etc. Ça me semble aujourd'hui non réalisable. Il nous faut vraiment des effectifs à 100%, voire 200%.”