La plupart des gens attendent avec impatience le retour du printemps, d’autres, allergiques, le craignent pour ce qu'il apporte: le pollen. Les symptômes vont des éternuements, à la rhinite ou la conjonctivite. Des formes sévères peuvent provoquer des troubles du sommeil ou rendre irritable. Aujourd’hui, des traitements permettent de fortement réduire ces symptômes. Cependant, la communauté scientifique s’interroge toujours sur l’origine des allergies et la manière dont elles se développent. Des chercheurs allemands ont suivi des personnes allergiques pendant un an pour mieux comprendre ce phénomène.
Un suivi quotidien pendant un an
Un groupe de recherche de l’Institut de médecine environnementale du Helmholtz Zentrum München et de l’université technique de Munich (Allemagne) ont recruté des personnes souffrant d’allergie au pollen responsable de rhinites et des participants non-allergiques. Pendant un an, il leur a été demandé de remplir quotidiennement un questionnaire afin d’enregistrer leurs éventuels symptômes. Les chercheurs ont régulièrement collecté des échantillons de sang et de sécrétions nasales pour les analyser. Ils ont comparé différents marqueurs immunitaires avant et pendant la saison du pollen. Ils ont identifié deux substances et deux anticorps liés à l’allergie. Cela leur a permis de déterminer la sévérité des symptômes avant même le début de la saison du pollen, simplement en analysant l’expression des biomarqueurs dans l’organisme.
Une découverte, trois applications
“L’identification de ces biomarqueurs nous a aidé de trois façons différentes, détaille l’auteur principal de l’étude, Mehmet Gökkaya, d’abord, en prédisant la sévérité des symptômes nasaux, nous avons pu identifier pour quels patients, un traitement thérapeutique avait le plus d’intérêt. Deuxièmement, les biomarqueurs peuvent nous aider à comprendre les processus de développement des allergies chez les personnes non-allergiques, et ainsi nous permettre de mieux les prévenir.” Le troisième intérêt de cette découverte réside dans la compréhension des processus physiologiques à l’origine des symptômes. Pour ce chercheur, ces conclusions pourraient permettre de développer de nouvelles approches thérapeutiques.