La stratégie nationale de déconfinement se précise lentement, mais sûrement. La France n'imposera pas de quarantaine à “toute personne, quelle que soit sa nationalité, en provenance de l'Union européenne, de la zone Schengen ou du Royaume-Uni”, lors de son arrivée dans l'Hexagone, a annoncé le gouvernement dimanche 3 mai.
Pour le moment, seules les “personnes entrant sur le territoire national ou arrivant dans un territoire d'Outre-mer” et venant d'autres pays que ceux de l'espace Shengen seront soumises à cette mesure, a confirmé le ministre de la Santé, Olivier Véran. “Un décret, sur proposition des scientifiques, définira la durée, les conditions d’accès aux biens essentiels, le suivi médical qui sera organisé”, a-t-il précisé, insistant sur le fait que cette quarantaine serait imposée aux personnes asymptotiques, celles ressentant déjà des signes d'infection seraient obligatoirement placées à l'isolement.
Les personnes malades déjà présentes sur le sol français seront isolées, mais sans contraintes. “Les Français continueront d’être responsables ; il n’y a pas besoin de mettre de mesures dans la loi pour les contraindre à rester chez eux”, a précisé Olivier Véran.
L'Espagne, l'Italie et le Royaume-Uni très touchés
“Les modalités seront précisées par le Quai d'Orsay dans les prochains jours”, concernant les personnes arrivant d'un pays de l'UE ou du Royaume-Uni, a annoncé l'exécutif. L'Italie, l'Espagne et le Royaume-Uni figurent parmi les pays voisins les plus touchés par la pandémie avec à ce jour respectivement, 28 884 morts pour 210 717 confirmés, 25 264 pour 217 466 cas recensés et 28 446 morts pour 186 599 cas confirmés.
A titre comparatif, la France comptabilise ce lundi 4 mai 24 895 morts pour 131 287 cas confirmés (15 369 décès en hôpital et 9 225 dans les centres sociaux et médico-sociaux dont les Ehpad). Précisément, 25 815 personnes sont encore hospitalisées pour une infection au Covid-19 et 3 819 sont en réanimation dans un état grave.
Plus de 3 millions d'infections dans le monde
On compte à ce jour 247 491 morts dans le monde, pour 3 507 265 cas confirmés. A la sortie d'un conseil des ministres exceptionnel tenu samedi 2 mai, le ministre de la Santé a déclaré que “si nous devions relâcher du jour au lendemain tous nos efforts à compter du 11 mai, il y aurait fort à parier que tous ces efforts réalisés de manière admirable par les Français auraient été vains”. L'exécutif a donc proposé une prorogation de l’état d’urgence sanitaire jusqu’au 24 juillet.