Les Français profitent-ils du confinement pour raviver la flamme avec leur moitié sous la couette ? Selon un sondage Ifop* réalisé pour la plateforme Charles.co, spécialisée dans les problèmes liés à la sexualité, 44% des Français affirment contre toute attente ne pas avoir eu de rapports sexuels au cours des quatre dernières semaines, contre 26% avant le confinement.
Les jeunes face à une baisse de libido
Sans surprise, les personnes célibataires sont 87% dans ce cas contre 56% avant le confinement, de même que les personnes confinées seules (76%). Les couples vivant sous le même toit sont également 21% à n’avoir eu aucun rapport au cours des quatre dernières semaines (contre 10% avant le confinement).
“On observe ainsi pour l’activité sexuelle des Français pendant le confinement, le même phénomène de rétractation de l’activité et des échanges que ceux que l’on a pu observer pour l’activité économique ou dans les interactions sociales”, commente François Kraus, responsable du pôle Genre, sexualité et santé sexuelle à l’Ifop.
Quinze pour cent des Français affirment avoir très peu de pulsions sexuelles ou l’envie de faire l’amour depuis la mise en place du confinement, notamment chez les jeunes de moins de 25 ans (23%), qui sont plus nombreux à observer une baisse de leur libido, poussant même parfois les jeunes femmes à faire l’amour sans en avoir envie (19%), afin de faire plaisir à leur partenaire.
Globalement, les Français sont moins satisfaits de leur vie sexuelle depuis le début du confinement : 26% se déclarent satisfaits contre 30% avant le 17 mars. Même constat chez les couples (32% contre 39% avant le confinement) et les célibataires (9% contre 13% avant le confinement). Cette satisfaction dépend, dans de nombreux cas, de la fréquence des rapports puisque 57% des personnes ayant plus de trois rapports par semaine se disent très satisfaits de leur sexualité.
Le plaisir solitaire à l'honneur
De fait, 42% des Français avouent s’être masturbés au moins une fois pendant le confinement : 35% chez les personnes en couple vivant sous le même toit et 53% chez les célibataires. Les hommes sont plus nombreux (57%) à s'adonner au plaisir solitaire que les femmes (29%).
La frustration liée à cette baisse d'activité sexuelle, et sans doute à la situation générale actuelle, a encouragé certains comportements extraconjugaux. Ainsi, 25% des Français en couple mais vivant séparément affirment avoir déjà eu des échanges avec d’anciens conjoints ou ex-partenaires sexuels durant le confinement. Plus particulièrement les hommes en couple mais vivant séparés de leur “moitié” (35%). Vingt-sept pour cent d'entre eux avouent avoir eu des échanges avec des personnes rencontrées sur internet et qu’ils ne connaissaient pas ou presque pas avant le confinement.
“La chute de l’activité sexuelle des Français n’a pas altéré uniquement les célibataires qui se sont retrouvés, par la force des choses, dépourvus de partenaire, mais a également affecté les personnes en couple devant supporter la promiscuité et des conditions de vie multipliant les risques de tensions et disputes conjugales", analyse François Kraus.
*Enquête réalisée auprès d’un échantillon de 3 045 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, par questionnaire auto-administré en ligne du 24 au 27 avril 2020.