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Confinement

Après une période de stockage, retour à la normale dans la consommation de médicaments

Par Jean-Guillaume Bayard

Pendant le confinement, les Français ont d’abord eu le réflexe de stocker des médicaments avant de reprendre, à partir de mi-avril, une consommation normalisée.

ilkaydede/iStock
MOTS-CLÉS :
Un stockage de médicaments sans ordonnance a marqué le début du confinement
La mise en garde contre les anti-inflammatoires a entraîné une baisse de 70% de leur diffusion

La période de confinement a permis de révéler certains comportements. Le stockage a été le premier réflexe des Français au moment de l’annonce du confinement. Une réaction qui se retrouve également avec les médicaments, comme le révèle une étude menée par le groupement d’intérêt scientifique (GIS) EPI-PHARE, constitué par l’ANSM et la Cnam. En s’appuyant sur les données nationales de remboursement de l’Assurance Maladie, cette étude a observé les comportements de consommation de la population vis-à-vis des médicaments prescrits, qu’ils soient en lien ou non avec le Covid-19. Cette étude compare, pour 58 classes thérapeutiques, le nombre de personnes ayant eu une délivrance remboursée en pharmacie chaque semaine depuis mars 2020 au nombre “attendu” estimé sur la base de la même période lors des deux années précédentes.

L'association hydroxychloroquine et azithromycine a bondi de 7 000%

Les résultats montrent d’abord un phénomène de stockage au cours des deux premières semaines de confinement avant un retour à la normale. En outre, la délivrance de produits qui nécessitent une administration par un professionnel de santé, comme les vaccins, a nettement diminué. Cela entraîne un potentiel retard dans le calendrier vaccinal ou encore dans les produits destinés aux actes diagnostiques médicaux tels que coloscopies, scanners et IRM. Les examens permettant de diagnostiquer des maladies graves peuvent également entraîner un retard dans la prise en charge et la rendre moins efficace.

Le Covid-19 a également entraîné une forte baisse de consommation durant le confinement pour d’autres traitements médicamenteux. La mise en garde contre l’utilisation d’anti-inflammatoires a conduit à une baisse de 70% de la corticothérapie orale et des anti-inflammatoires non stéroïdiens ou AINS. De plus, le confinement a engendré un arrêt de la circulation des autres virus, entraînant la diminution des achats d’antibiothérapie systémique, surtout chez les enfants. La vente d’Ibuprofène a été quasiment arrêtée à la suite des messages des autorités sanitaires, tandis que la délivrance sur ordonnance de paracétamol a atteint jusqu’à 1 million de patients par jour.

La vente de médicaments liés au traitement potentiel du Covid-19 a elle grimpé. Les achats sur prescription médicale de chloroquine et hydroxychloroquine ont été limités dans le temps en lien avec la médiatisation de ce traitement potentiel. L’association hydroxychloroquine et azithromycine, qui n’était qu’exceptionnellement utilisée avant l’épidémie de Covid-19, a bondi de 7 000% pour atteindre environ 10 000 patients.