- Ces clones synthétiques de SARS-CoV-2 permettent de travailler sur des tests, des traitements ou des vaccins
- Ces échantillons cliniques évitent les risques liés à l'utilisation d'échantillons viraux naturels
Les chercheurs du monde entier s'activent pour trouver un traitement ou un vaccin contre le Covid-19, qui a déjà infecté plus de 3,5 millions de personnes dans 187 pays et territoires du globe. Et le temps presse, car la rapidité avec laquelle se propage le virus oblige les pays à confiner leur population pour les protéger et à ralentir leur activité.
Afin de permettre à un grand nombre de scientifiques de pencher sur la question, le laboratoire de haute sécurité de l'Institut de virologie et d'immunologie (IVI) de l'université de Berne (Suisse), est parvenu à créer un clone synthétique du nouveau coronavirus.
Le virus reconstitué en une semaine
“Pour y parvenir, ils ont intégré des copies d’ADN contenant une partie du génome du coronavirus dans des cellules de levure et les ont réassemblées en une copie complète, précise l'université de Berne. Sur cette base, les scientifiques ont ensuite été en mesure de créer des coronavirus infectieux.”
Ces clones synthétiques pourraient être utilisés pour développer des tests de dépistage, des traitements antiviraux et des vaccins. Chaque équipe de recherche dans le monde, qu'elle soit hospitalière, universitaire ou affiliée à un laboratoire, doit disposer d'une réplique du virus pour tester l'efficacité de ses innovations. Cette méthode leur permettrait donc de disposer d'échantillons cliniques à cet effet, sans avoir besoin de transporter les échantillons viraux, ce qui pourrait s'avérer risqué et long.
“Il ne nous a fallu qu’une semaine pour reconstituer le virus”, a déclaré Volker Thiel, de l’IVI. “Nous avons amélioré ce système de manière à pouvoir cloner rapidement les coronavirus et d’autres virus”, a ajouté Jörg Jores de l’Institut de bactériologie vétérinaire de l’université de Berne.
De nombreux laboratoires dans le monde intéressés
Les résultats de cet exploit, auquel s'intéresse l’Organisation mondiale de la santé (OMS), ont été mis à disposition de la communauté scientifique et publiés dans la revue Nature.
“Avec ses clones synthétiques, le groupe de Volker Thiel a à ce jour aidé de nombreux laboratoires de diagnostic dans le monde entier, leur permettant de réaliser des tests plus précis et plus rapides sur des échantillons de coronavirus, précise l'université suisse. De plus, beaucoup d’entreprises et d’autres chercheurs se sont adressés aux chercheurs bernois, car ils souhaitaient utiliser le laboratoire de haute sécurité pour tester sur les clones des substances actives potentielles contre le virus.”