Les athlètes français qui ont participé aux Jeux militaires de Wuhan (Chine) en octobre dernier, d’où est partie la pandémie, ont-ils contracté le coronavirus ? Un athlète français a reconnu qu’il est possible qu’ils aient été contaminés à ce moment-là. Ce mercredi, le ministère des Armées a démenti l’existence de “grippes ou d’hospitalisation” parmi les athlètes français pendant et au retour des Jeux militaires “pouvant s’apparenter, a posteriori, à des cas de Covid-19”. L’infectiologue Éric Caumes s’est livré à Franceinfo ce mercredi, confirmant la possibilité que les athlètes aient pu contracter une infection dès octobre dernier.
Pas de place au doute pour Éric Caumes
“Ça me paraît tout à fait plausible” que les athlètes français aient pu être infectés au moment des Jeux militaires, estime Éric Caumes, chef du service des maladies infectieuses et tropicales de l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris. Ce dernier rappelle que le premier cas officiel a d’abord été découvert fin janvier avant que, récemment, on se rende compte que fin décembre un cas est apparu à l'hôpital de Bondy (Seine-Saint-Denis). “Si ça se trouve, on va trouver d’autres cas courant décembre. Donc, je ne suis pas très surpris qu'il se soit passé exactement la même chose à Wuhan”, avance l’infectiologue.
Ces affirmations pourront être vérifiées grâce au test sérologique. Malgré les six mois écoulés, “il est très probable que les sérologies seront encore positives”, estime Éric Caumes. Si cela se confirme, la thèse chinoise officielle d’une apparition du virus en décembre serait totalement remise en cause. Pour l’infectiologue, en tout cas, il n’y a pas vraiment de place au doute. “Les caractères de la maladie et ses symptômes qui sont décrits, font penser qu’il s’agit du Covid-19, observe-t-il. Les athlètes évoquent une grosse grippe, parlent de transmission facile au sein du foyer familial. Sans compter le fait que plusieurs sportifs sont contaminés en même temps. Tout cela évoque autre chose qu'une banale grippe.”
La thèse officielle chinoise ébranlée
L’étau se resserre autour de la Chine et des communications officielles sur le départ de la pandémie. Alors que l’enquête américaine se poursuit, le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo a annoncé dimanche 3 mai qu’“il existe des preuves immenses” que le SARS-CoV-2 est parti d'un laboratoire chinois de Wuhan. Une thèse qui confirme celle de Luc Montagnier, ancien prix Nobel de médecine en 2008, qui a déclaré à Pourquoi docteur que le virus serait né d’un laboratoire de Wuhan d’où il se serait échappé.