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Covid-19

Séoul craint une nouvelle vague de contamination

Par Amanda Breuer-Rivera

Montrée en exemple pour sa gestion du Covid-19 sur son territoire, la Corée du Sud fait face à une nouvelle augmentation du nombre de malades sur son sol. Un cauchemar pour sa veille sanitaire qui réactive également des réactions homophobes.

Wonseok Jang/iStock
Le record du nombre de nouveaux cas de Covid-19 en une journée a été battu le 11 mai en Corée du Sud
Le pays cité en exemple pour sa gestion de l'épidémie craint une "deuxième vague"
Le maire de Séoul a fermé à nouveau bars et discothèques

Frissons au Pays du matin calme. Le record du nombre de contamination coréenne en une seule journée a été battu ce lundi 11 mai avec 35 nouvelles contaminations. Cette statistique n’avait plus évolué depuis le 9 avril dernier. Outre cette mauvaise nouvelle, 29 cas sur les 35 sont en lien avec le quartier branché d’Itaewon de Séoul. En une semaine à peine, ce lieu est commun à 94 nouveaux cas détectés selon le KCDC, le Centre sud-coréen de contrôle et de prévention des maladies. Un homme de 29 ans semble être à l’origine de ces nouvelles contaminations. Diagnostiqué le 6 mai dernier, il a festoyé dans cinq bars différents du quartier dans la nuit du 1er au 2 mai dernier.

Un pays montré en exemple

Un retournement de situation douloureux pour ce pays souvent montré en exemple pour sa gestion de l’épidémie sans recours au confinement. Cependant, alors que le nombre de contamination stagnait depuis plusieurs semaines, il a en quelques jours de nouveau rapidement augmenté à Séoul et Gyeonggi – la région périphérique de la capitale. Un scénario qui rappelle la vague de contamination provoquée par une adepte de l’église évangéliste Shincheonji en février dernier. Selon le KCDC, cette pratiquante a provoqué 60 % des contaminations du pays en mars dernier.

Course contre la montre

Pour limiter les dommages, Séoul (9,9 millions d’habitants), la région Gyeonggi (12 millions d'habitants) et la ville de Daegu (2,4 millions d'habitants) ont l’une après l’autre fermées pour une durée de quinze jours leurs bars et discothèques. Le maire de Séoul, Park Won-soon, rapporte le Korean Herald, demande aux établissements fermés et aux personnes les ayant fréquentés de “respecter une stricte quarantaine”.

La difficulté pour les autorités consiste à identifier à temps les clubbers du 1er mai d’Itaewon pour éviter de nouvelles contaminations. Pour retrouver les personnes potentiellement infectées, les autorités projettent d’analyser les transactions bancaires, les bornes téléphoniques ainsi que les images de vidéosurveillance du quartier. Sur les 1 500 personnes inscrites sur les registres d’entrée des discothèques, 200 n’ont pu être jointes. Ce lundi, 44,5 % des personnes suspectées d’avoir fréquenté les bars d’Itaewon, ont été testés, soit 2 456 sur 5 517 personnes.

l'homosexualité, un tabou coréen

À la difficulté de retrouver ces personnes s’ajoute la peur pour certains d’être pointé du doigt comme homosexuel. Le quartier d’Itaewon est prisé par les étrangers et la communauté gay. Si l’homosexualité n’est pas légalement condamnée en Corée du Sud, elle demeure un sujet de préjudice, honte et exclusion selon le Korean Herald : “Beaucoup cachent leur identité par peur d’être jugé, car être sorti du placard peut leur coûter leur réputation et carrière.” Selon le baromètre du Panorama de la société 2019 de l’OCDE, la Corée du Sud fait partie du bas du tableau concernant l’acceptation de l’homosexualité.

Le Guardian rapporte que le maire de Séoul, Park Won-soon, a ce lundi garanti l’anonymat des personnes dépistées tout en les menaçant de recevoir une amende et la visite à leur domicile d’agents sanitaires et de policiers s’ils ne se rapprochent pas rapidement des autorités. Un moyen de faire pression sur les récalcitrants. Les autorités redoutent un pic de nouveaux cas ce mercredi. Lundi 11 mai, le pays comptait 10 909 cas d’infection pour 256 décès.