Le déconfinement représente une “opportunité” pour faire un test VIH avant de reprendre une activité sexuelle. Plusieurs associations proposent “une grande campagne de dépistage” avant de reprendre une activité sexuelle plus intense. Cette campagne, baptisée “Teste-toi avant le sexe”, est portée par Aides, Paris sans sida et le Corevih Arc Alpin. Pour la mener à bien, ils proposent “l'envoi d'autotests gratuits à domicile sur simple demande (…) en priorité aux populations clés les plus exposées.”
Une opportunité
La période de confinement a rimé pour beaucoup avec abstinence. Une pause pas forcément négative pour ces associations qui estiment que cela crée une opportunité de lutter contre le VIH. "Peu - ou pas - de relations sexuelles pendant deux mois, cela signifie peu ou pas d'exposition récente au VIH et aux IST (infections sexuellement transmissibles, NDLR). C'est aussi, pour des personnes qui auraient été infectées peu de temps avant le confinement, la certitude qu'elles ont produit suffisamment d'anticorps pendant ces deux mois pour que le résultat positif d'un test rapide du VIH ne laisse aucun doute sur son interprétation", argumentent-elles dans un communiqué.
Ce dépistage sanguin mis en avant par les associations peut être réalisé de différentes manières “en fonction des possibilités dont disposent les différents territoires pour respecter les mesures de sécurité sanitaire en vigueur, chacun-e pourra accéder à une solution adaptée pour se tester et faire le point sur sa santé sexuelle”. Ils peuvent notamment utiliser TROD, le test rapide d'orientation diagnostique, un autotest ou encore via un kit d’auto-prélèvement. Un site recense les structures de dépistage qui participent à cette volonté de dépistage massif.
En Afrique, le VIH pourrait bondir
En Afrique subsaharienne, l’ONU craint que le nombre de décès causés par le VIH double. ”Le risque existe que les victoires remportées dans la lutte contre le sida soient sacrifiées au cours de la bataille contre le Covid-19", s’est alarmée la directrice exécutive de l’Onusida, Winnie Byanyima, dans un communiqué. Cela est dû à un accès aux traitements antirétroviraux perturbé par la pandémie de coronavirus. L’ONU chiffre ce bilan à plus de 500 000 morts supplémentaires entre 2020 et 2021. Cette période pourrait mettre fin à une décennie d’efforts puisque entre 2010 et 2018, le nombre d’enfants infectés a baissé de 43 %. Les infections infantiles pourraient bondir de 37 % au Mozambique, de 78 % au Malawi et au Zimbabwe et de 104 % en Ouganda.