“On aura des résultats le 14 mai”, a annoncé Emmanuel Macron en début de semaine, à propos de l’essai européen Discovery. Lancé le 22 mars dernier, l’essai européen Discovery teste cinq traitements contre le Covid-19, dont quatre expérimentaux. Parmi les traitements au banc d’essai, le remdesivir, un antiviral développé sans succès durant l'épidémie d’Ebola, une combinaison de deux antiviraux (le lopinavir/ritonavir) utilisés contre le VIH, ces deux antiviraux auxquels est ajouté l'interféron bêta, des molécules du système immunitaire, et, enfin, l’hydroxychloroquine développée par le professeur Didier Raoult. Cette étude devait être menée sur 3 200 patients infectés à travers l’Europe.
Bonjour Monsieur @EmmanuelMacron, vous avez annoncé le lundi 4 mai que les résultats de l'essai #Discovery, destiné à trouver un anti-viral efficace contre le #Covid19, seraient disponibles le 14 mai...
— Verlaine (@__Verlaine__) May 14, 2020
J'ai conservé la vidéo, on est le jeudi 14 mai, on dit quoi ?
Merci.
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Seule la France a joué le jeu
Le comité indépendant chargé d'analyser l'essai clinique européen Discovery estime qu'il n'y a pas encore de résultats sur l'efficacité des quatre médicaments testés contre le Covid-19, a indiqué jeudi à l'AFP l'un des chercheurs qui chapeautent le projet à l’Inserm. “Ils nous ont dit qu'il fallait continuer” à inclure de nouveaux patients dans l'étude, a déclaré Yazdan Yazdanpanah, directeur de l'infectiologie de cet institut de recherche, à propos du comité d'experts qui s'est réuni lundi pour analyser les données de cet essai européen.
Huit semaines après le lancement de l’étude, ce projet n’a pas été suivi. Sur les 3 200 patients qui devaient être impliqués, seule la France a joué le jeu en présentant environ 700 patients pour procéder aux essais cliniques. Les 2 400 autres devaient venir de Belgique, des Pays-Bas, du Luxembourg, du Royaume Uni, d’Allemagne et d’Espagne. Seul le Luxembourg a participé en fournissant un unique patient. Pour que l’étude présente des résultats fiables, il faut au moins 600 personnes par traitement, plus un groupe témoin. Des conditions qui ne sont pas réunies.
Des résultats prévus fin juin
La raison de ce désengagement des autres pays européens se trouve dans Solidarity, une autre étude menée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Pour autant, Florence Ader, investigatrice principale de l’étude Discovery, ne veut pas abandonner. Elle espère encore que la Belgique, l’Autriche et l’Allemagne rejoindront l’essai. “Le temps que ça nous a pris de mettre l'essai en place en France a été un temps qui n'a été dédié qu'à ça, du 1er au 22 mars, se rappelle-t-elle à Europe 1. Ensuite, on est entré dans une deuxième phase, on a commencé a comprendre qu'il allait nous falloir un peu plus de temps pour le mettre en place dans un certain nombre de pays européens.”
Les premiers résultats pourraient intervenir plus tard. “On a besoin encore d’un tout petit peu de temps et on reviendra probablement sur une analyse au début du mois de juin qui nous dira si on peut commencer à libérer des informations”, avance le professeur Bruno Lina, virologue au CHU de Lyon et membre du conseil scientifique, à RTL.