Identifier et remonter jusqu'aux personnes ayant été en contact avec des patients Covid pour les dépister : voilà la délicate mission des “équipes mobiles” formées par l'AP-HP pour détecter et isoler les foyers de contamination. Lancé le 15 avril, ce dispositif a été déployé dans une dizaine d'hôpitaux d'Île-de-France.
Des tests PCR à domicile
A l'hôpital Louis-Mourier de Colombes, la cellule “Covisan”, composée d'une infirmière, trois étudiantes infirmières, une ancienne épidémiologiste bénévole et une cadre de santé à la retraite, est dévouée à cette mission.
Pour la mener à bien, les bénévoles se déplacent directement chez les personnes ayant été en contact avec un(e) patient(e) Covid afin de les dépister en masse. “On compte environ une heure par foyer, explique à TF1 Pauline, l'une des bénévoles de la cellule. C'est important, car beaucoup de gens sont stressés (...) se sentent seuls, ont peur.”
Tous les cas contacts testés
L'AFP rapporte le cas de Monique, une septuagénaire handicapée et diabétique “fatiguée”, victime d'une “petite toux” et de légères difficultés respiratoires que son généraliste a signalé à la cellule Covisan. Lorsque l'équipe mobile se présente à son domicile, son frère Gérard et sa soeur Françoise sont également présents, prêts à se faire dépister, même s'ils ne ressentent aucun symptôme.
“Je suis très stressée depuis deux jours, confie Françoise à nos confrères de l'AFP. Ça me rassure un peu d'être testée, mais ça n'ira pas mieux tant que je n'ai pas les résultats”, traités par une autre équipe de la cellule chargée du suivi des patients et envoyés sous 48 heures. S'ils sont positifs, ils seront isolés à domicile ou dans un hôtel, comme l'avait expliqué le premier ministre.
La prévention au coeur du dispositif
Sur place, l'équipe mobile en profite pour vérifier que la fratrie se lave correctement les mains, déconseille l'usage des gants mais préconise d'aérer régulièrement l'habitat. Elle distribue également des kits composés de 14 masques et d'un gel hydroalcoolique, et prend les coordonnées de l'aide-ménagère de Monique.
La cellule Covisan “est une brique supplémentaire” pour compléter les gestes barrières qui doivent “rester la base même après le confinement”, explique à l'AFP Renaud Piarroux, chef du service de parasitologie de la Pitié-Salpêtrière, à l'origine du dispositif. Cette initiative doit permettre de “stabiliser l'épidémie à bas niveau, d'éviter une remontée progressive, lancinante mais désespérante et qui pourrait dans quelques mois nous mettre en difficulté.”