Environ 80 000 nouveaux cancers de la peau sont diagnostiqués chaque année en France. Il en existe trois types : les carcinomes basocellulaires et épidermoïdes qui représentent 90% des cancers cutanés dépistés et le mélanome qui représente 10% des cas. Avec 15 404 nouveaux cas estimés en 2017 en France métropolitaine et 1 783 décès (1 036 hommes et 747 femmes), le mélanome touche davantage les femmes (53%) que les hommes (47%).
Très agressif, il se développe sur une peau saine ou dans 20 à 30% des cas, à partir de la transformation maligne d'un grain de beauté (nævus) et peut s'étendre rapidement aux relais ganglionnaires et à d'autres organes s'il n'est pas dépisté tôt. Comment reconnaître un grain de beauté suspect ?
Les signes qui doivent alerter
Deux situations doivent alerter selon Emmanuel Ricard, délégué prévention et promotion du dépistage à la Ligue contre le Cancer: “Si vous constatez un grain de beauté qui se modifie, qui gagne en épaisseur, s’étend ou change de couleur et qui est un peu écorché, c'est un signe que vous devez consulter rapidement, expliquait-il en 2019 à BFMTV. Enfin, si vous avez un grand nombre de grain de beauté (plus de 30) ou qu’on vous a retiré un grain de beauté dangereux, il faut régulièrement consulter un médecin.”
De façon générale, il est important de surveiller sa peau, l'évolution de ses grains de beauté et de consulter un dermatologue chaque année, surtout si vous avez des antécédents familiaux et/ou beaucoup de grains de beauté. “Un grain de beauté nouveau ou ancien qui grandit rapidement, ou bien qui gratte, saigne, change de couleur doit alerter et nécessite une consultation dermatologique”, stipule la Société française de dermatologie.
L'auto-examen de la peau
Il existe également la méthode ABCDE (pour Asymétrique, Bords, Couleur, Diamètre et Évolution), un auto examen de la peau mis au point par les dermatologues afin de faciliter le dépistage précoce des mélanomes.
Il s'agit de repérer une tâche ou un grain de beauté présentant l’une des caractéristiques suivantes : Asymétrie, bords irréguliers, couleur non homogène, diamètre en augmentation, ou évoluant rapidement.
Crédit : Plaquette d'information du Syndicat national des dermatologues-vénérologues sur les mélanomes.
Comment limiter les risques ?
S'il n'est pas possible d'éliminer le facteur héréditaire, il est en revanche possible de limiter les risques en réduisant son exposition aux rayons ultraviolets (UV) du soleil, ainsi que de proscrire ceux des machines de bronzage.
Portez des vêtements amples, secs et sombres, ainsi qu'un chapeau à bords larges et une protection solaire adaptée à votre activité et à votre type de peau. Restez le plus possible à l'ombre et/ou ne vous exposez pas entre midi et 16h, période durant laquelle les rayonnements UV sont les plus forts.
Enfin, soyez attentif et vigilant à l'évolution de vos marques cutanées (grains de beauté et/ou tâches), ainsi qu'à celles de vos enfants. S'il existe une hérédité, l'enfant doit consulter un(e) dermatologue de façon régulière dès l'âge de 10 ans.