- Nicolas a quitté son domicile parisien pour une maison de famille avec jardin durant le confinement
- Le jeune trentenaire s'est découvert une passion pour le jardinage
- Il s'est également rapproché de son frère et sa belle-sœur en regardant son neveu évoluer
À la mi-mars, Nicolas a quitté son studio parisien pour se confiner avec son frère, sa belle-sœur et son neveu de 16 mois, dans leur maison située dans le 91. Un choix qui a donné envie au trentenaire, salarié dans une société de transport de personnes à mobilité réduite, d'opérer des changements radicaux dans son quotidien. Il témoigne.
J'ai pu profiter du soleil, et, surtout, m'occuper
"À l'origine, je n'avais pas vraiment pris conscience de ce qu'allait être le confinement. Quand j'ai appelé ma famille, juste avant qu'il ne soit mis en place, mes parents m'ont dit qu'il fallait que je parte de chez moi, car je n'allais pas tenir dans mon studio, dans le 12ème arrondissement de Paris. Mon frère, qui habite dans le 91 avec sa compagne et son fils de 16 mois, m'a appelé pour me proposer de venir chez eux. J'ai sauté sur l'occasion et j'ai vraiment bien fait.
Ça m'a changé la vie. Si j'étais resté dans mon 25m2, ça aurait été très difficile. Étant donné que je suis au chômage partiel – mais payé à 100% – et que je ne travaille que 2 heures par jour, je n'aurais rien eu à faire. Je serais resté sur mon canapé à regarder Netflix et me serais contenté de faire des allers-retours entre le salon et la cuisine. Là, j'ai pu profiter du soleil, et, surtout, m'occuper. Mon frère a emménagé dans sa maison il y a mois d'un an, et il y avait encore pas mal de travaux : le jardin, la clôture et la terrasse. J'ai appris à jardiner, j'ai adoré : je me suis découvert une nouvelle passion
Ça m'a permis de voir mon neveu évoluer sur deux mois
Le confinement m'a un peu fait me couper des réseaux sociaux et de la télévision, et j'en suis très content. Ça m'a permis de voir mon neveu évoluer sur deux mois : j'ai même pu assister à ses premiers pas. Avant, je le voyais une fois par mois, au mieux. Maintenant, je sais changer ses couches et il m'appelle tonton : c'est vraiment super. Je pense qu'il a si vite évolué en quelques semaines car il est tous les jours avec nous ; l'apprentissage a dû se faire plus rapidement avec notre présence.
Je me suis aussi mis à la cuisine vu qu'en maison il y a la place pour. Je sais faire du pain maintenant ! En somme, j'ai hyper bien vécu le confinement. Ça m'a fait un bien fou, je me suis recentré sur moi. J'ai même découvert quelqu'un via Tinder, que j'ai pu rencontrer dans la semaine du 11 mai. Ne plus être dans la même ville que mon ex m'a permis de passer complètement à autre chose et de me rendre compte que la relation que l'on entretenait ne me faisait pas du bien.
J'ai envie de déménager
Je revis grâce au confinement. Vu que tu dois rester dans un endroit, tu dois repenser à toi, à ta vie : ça fait un bien fou. Maintenant, j'ai envie de déménager. Je cherche un nouvel appartement en banlieue parisienne pour avoir un petit jardin; j'aimerais planter mes fruits et légumes. Puis, c'est très apaisant de sortir de Paris. J'apprécie l'ambiance de grand village qu'il peut y avoir dans certaines villes alentours.
Cette expérience m'a aussi permis de me rapprocher de mon frère et de ma belle-sœur, de connaître à nouveau la vie de famille. Voir leur fils grandir ensemble nous a soudés. Je me suis aussi beaucoup attaché au chaton qu'ils ont adopté courant avril. Au final, j'ai l'impression d'avoir redécouvert la vie.
Je continue à vivre comme quand j'étais confiné
Pour l'instant, je reste chez eux, d'autant que je les aide le plus possible. J'ai l'impression que chacun y trouve son compte. Je ne suis pas pressé de ressortir car l'épidémie est toujours là : je n'ai pas très envie de me frotter à tout le monde. Je continue à vivre comme quand j'étais confiné, surtout que je suis toujours en télétravail et que je devrais y rester encore un moment.
Le déconfinement n'a pas changé mes habitudes du confinement ; je me sens bien comme ça. Quand je parlais à des personnes en petit appartement ces deux derniers mois, je sentais leur détresse ; elles n'en pouvaient plus et avaient hâte que ce soit fini. Moi, je ne pouvais pas m'empêcher de penser que je me sentais hyper bien et de me dire : 'pourvu que ça dure'. Mais, je sais qu'à un moment, il faudra retourner à la vraie vie. Si je peux déménager dans un nouvel appartement pour cet été, je serais ravi".