L’événement est rarissime. A Strasbourg, une femme a accouché jeudi 14 mai de sextuplés : cinq filles et un garçon. Les enfants, nés prématurément, après 24 semaines et 6 jours d’aménorrhée (absence de règles), sont actuellement en réanimation néonatale et devraient rester à l’hôpital pendant plusieurs mois, selon Les Dernières Nouvelles d’Alsace. Rappelons que pour l’Organisation mondiale de la santé, un bébé est viable à partir de 22 semaines.
L’accouchement a eu lieu à l’hôpital de Strasbourg-Hautepierre et résulte probablement d’une stimulation ovarienne de la mère, qui avait déjà eu deux enfants avant. Les bébés sont nés par césarienne entre 21h04 et 21h08. Ils pèsent entre 630 et 730 grammes et sont donc de très grands prématurés. “Nous sommes très prudents, c’est une situation qui nécessite toute la technicité de l’équipe très performante de l’hôpital de Hautepierre”, témoigne une source médicale. Pas moins de trente personnes ont pris en charge l’événement. “Après la période du Covid, ces équipes qui ont souffert ont su se mobiliser”.
Si la mère et les bébés se portent bien, “il faudra pour autant attendre plusieurs semaines pour être rassuré sur leur état de santé”, indique la maternité. Ils devraient être suivis médicalement au moins jusqu’à leurs cinq ans.
Une naissance sur 4,7 milliards d’accouchements
Une naissance de sextuplés est un événement très dangereux, pas seulement pour les enfants mais aussi pour la mère. “Une grossesse de jumeaux, c'est 10 fois plus de risques d'avoir une pathologie grave. Imaginez pour des sextuplés”, explique le gynécologue François Olivennes à RTL.
En France, la dernière naissance de sextuplés remonte à 1989 chez un couple vivant en Normandie. Il y a un an, à Cracovie, une Polonaise de 29 ans déjà maman d’un enfant avait également accouché de quatre filles et deux garçons, nés par césarienne à la 29e semaine de grossesse. Les bébés étaient tout de fois un peu plus en forme que ceux de Strasbourg puisqu’ils pesaient entre 890 et 1300 grammes. Ils avaient passé plusieurs semaines en couveuse, nourris par l’intermédiaire d’un petit tube passant directement dans l’estomac par la narine ou la bouche afin de minimiser les efforts nécessaires pour téter et avaler.
“Quand on s'aperçoit qu'il y a des sextuplés, logiquement, on propose une réduction embryonnaire, de transformer cette grossesse sextuple en une grossesse gémellaire”, développe François Olivennes. C’est pourquoi, la naissance de sextuplés n’arrive qu’une fois sur 4,7 milliards d’accouchements dans le monde.