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Obésité

Chirurgie bariatrique : perdre du poids avant l'opération améliore le pronostic

Par Dr Isabelle Hoppenot

Une perte de poids, même modérée, avant une chirurgie bariatrique est associée à une moindre mortalité à 30 jours, souligne une étude observationnelle.  

Olivier Le Moal/iStock
Le risque de décès est faible en chirurgie bariatrique
Une étude montre que ce risque est encore réduit de plus de 40% lorsque l'intervention est précédée d'une perte de poids de plus de 10%

Le risque de mortalité est certes faible dans la chirurgie bariatrique (0,1%) mais il n’est pas négligeable eu égard au nombre de gestes pratiqués chaque année et au jeune âge des patients. Par manque de preuves formelles, aucune recommandation n’est aujourd’hui faite en matière de perte de poids avant ce type d’intervention. Les résultats de la vaste étude de cohorte publiée dans le JAMA apportent un début de réponse à une question jusqu’alors en suspens.

Selon ces travaux, le risque de décès à 30 jours après chirurgie bariatrique est réduit de 24% chez les patients ayant perdu moins de 5% de leur poids avant l’intervention, de 31% si la perte de poids était de 5 à 9,9% et de 42% en cas de perte de poids de plus de 10%.

Sur plus de 480 000 patients

Les auteurs de cette étude, qui montre plus globalement une corrélation entre l’indice de masse corporelle avant l’intervention et le risque de décès à 30 jours, ont colligé les données de 480 075 patients inclus entre 2015 et 2017 dans le programme du MBSAQIP (Metabolic and Bariatric Surgery Accreditation and Quality Improvement), qui recense 90 % des interventions de chirurgie bariatrique réalisées aux Etats-Unis et au Canada. Il s’agissait majoritairement de femmes (79,8%), âgées en moyenne de 45 ans. (79,8%).

Plusieurs hypothèses physiopathologiques

Parmi les hypothèses avancées pour expliquer les bénéfices de la perte de poids pré-opératoire : la normalisation des facteurs de coagulation et donc une réduction du risque de complications thrombo-emboliques, la diminution des apnées et la moindre complexité technique de l’intervention.

Les résultats de ce travail, qui porte sur une très vaste cohorte, pourraient avoir des implications pratiques, estiment les auteurs, qui rappellent toutefois les limites de leur étude : caractère observationnel qui ne permet donc pas d’établir un lien de causalité entre perte de poids et décès, non prise en compte du type de chirurgie bariatrique et enfin absence d’information sur les raisons de la perte de poids (volontaire ou non).