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Vacances en Espagne : c'est toujours l'incertitude

Par Floriane Valdayron

Les vacances d'été et leur lot d'incertitudes approchent à grands pas... avec leur lot d'incertitudes. Que faire lorsque l'on a loué une maison dans un pays lourdement touché par le Covid-19, avec lequel les frontières risquent de rester fermées ? Témoignages.

FranticOO/iStock
Le premier Ministre, Edouard Philippe, a annoncé que les Français pourront partir en vacances en juillet et en août
Mais plusieurs pays européens, dont l'Espagne, n'ont toujours pas rouvert leur frontière avec la France
Les Français qui avaient choisi ces destinations restent dans l'incertitude

La pandémie de Covid-19 n'a que faire des projets de chacun. Évènements sportifs, mariages, concerts, festivals, congrès… La crise sanitaire génère son lot d'incertitudes y compris pour les vacances d'été. Si elles sont garanties en France aux mois de juillet et août – à condition que la population ne soit pas confrontée à une deuxième vague – comme l'a annoncé le Premier ministre le 14 mai dernier, ceux qui avaient réservé des séjours à l'extérieur du territoire ne savent toujours pas s'ils pourront partir.

En effet, afin d'éviter la propagation du SARS-CoV-2, de nombreux pays ont fermé leurs frontières ou mis en place des quarantaines obligatoires pour les touristes. Bien que des levées plus ou moins progressives soient en cours, ces mesures restent en vigueur au sein de la majorité des territoires. C'est notamment le cas en France, au Royaume-Uni, en Belgique, ou encore en Espagne, où l'épidémie s'est révélée particulièrement virulente.

"On se dit qu'il n'y a pas beaucoup de risques d'attraper le Covid-19"

Patrick, commercial près de Tours, aurait dû partir en Andalousie au début du mois d'août. Ses parents, sa sœur, son beau-frère, leurs enfants et lui ont loué une maison à Alicante, une ville portuaire de la Costa Blanca. "On préfère annuler parce que mes parents ont plus de 70 ans, raconte le quinquagénaire. Avec tout ce qu'il s'est passé en Espagne, ils ne veulent pas prendre de risques. Puis, au final, on n'est pas sûr qu'on aurait pu y aller avec la fermeture des frontières". La famille a fait la demande de remboursement au début du mois de mai via Airbnb; elle attend toujours la réponse. 

De son côté, Clémence, employée dans une caisse de retraite, garde espoir. La quinquagénaire a réservé une maison à Miami Platja, à Tarragone, avec son mari et ses deux filles pour quinze jours au début du mois de juillet. "On a décidé de ne pas annuler car on aime beaucoup y aller ; on se rend souvent là-bas, rapporte la mère de famille. On a très hâte d'y être : il y a un jardin, une piscine, un barbecue… Tout ce qu'on n'a pas à Paris. Comme on descend en voiture et qu'on ne compte pas vraiment sortir de la maison, on se dit qu'il n'y a pas beaucoup de risques d'attraper la Covid-19".

"Tout est envisageable"

Si la famille est plutôt sereine quant aux risques de contamination, le maintien éventuel de la fermeture des frontières est problématique. "En voyant l'Italie rouvrir ses frontières pour le 3 juin, on a eu bon espoir. Mais, avec la quarantaine en Espagne, c'est vraiment mal parti. J'ai appelé le propriétaire, et, comme on se connaît bien, il nous a dit qu'il nous garderait la maison jusqu'au dernier moment et qu'il nous rembourserait si on ne pouvait pas venir, explique Clémence. Néanmoins, nous nous sommes fixés jusqu'au 15 juin pour lui donner une réponse définitive, afin de se laisser le temps de trouver autre chose si on doit rester ici".

La famille commence d'ores et déjà à regarder les locations en France, dans le Périgord. Pour sa part, Patrick pense plutôt aller vers la mer. "Mais, pour l'instant, rien n'est défini, précise le quinquagénaire. C'est très compliqué de se projeter, mais je ne suis pas très inquiet. Au besoin, on pourra aller en Normandie, chez mes parents. Tout est envisageable, d'autant que l'on n'a pas d'enfants en bas âge à charge ; on peut donc facilement décaler les dates de vacances. Il y a tellement d'incertitudes avec cette situation un peu irréelle".