- Les recherches de maisons individuelles ont progressé depuis le confinement
- Les centre-ville ont moins la cote
- Le marché des résidences secondaires pourrait bénéficier de cette tendance
Quel citadin confiné n'a pas rêvé d'un plus grand balcon, d'une 'vraie' terrasse ou même d'un jardin ? Il semble que cette envie persiste après le déconfinement. "On a remarqué un glissement significatif de gens qui voulaient avant le confinement des appartements familiaux et qui désirent aujourd'hui une maison, assure Philippe Lachenal gérant de trois agences immobilières Laforêt à Issy-les-Moulineaux et Vanves dans la région parisienne. Les gens demandent des balcons, terrasses, jardin mais ils sont aussi intéressés par des rez-de-chaussées avec un accès à un extérieur."
Un phénomène qui semble national. "En temps normal il y autant de recherche de maison que d'appartement, explique Séverine Amate porte-parole du groupe Seloger, là on assiste à un boom de l'audience ! Les maisons représentent 2 recherches sur 3!" Une envie d'espace qui semble se concrétiser sur de nouveaux territoires. "On remarque un attrait pour les villes moyennes - entre 10 000 et 60 000 habitants, assure-t-elle. C'est notamment le cas des villes autour de Paris, Marseille et Bordeaux comme Marignane (13), Gennevilliers (92) et Choisy-le-roi (94). Ces villes sont à une vingtaine de minutes de Marseille ou Paris, peut-être que le développement du télétravail atténue ce critère de distance." Un constat également partagé par une plate-forme concurrente. "En Ile-de-France par exemple, Paris a enregistré une baisse des recherches d’environ 44%, alors que la Seine-et-Marne a progressé de 24% ! observent les analystes du site PAP. Dans la plupart des métropoles, on observe le même phénomène : les recherches en centre-ville diminuent, au profit des recherches dans l'ensemble du département. Enfin, on voit aussi une nette progression des recherches de résidences secondaires : le Calvados, la Dordogne, l'Hérault ou les Pyrénées-Atlantique ont enregistré des progressions de 30 à 50%."
Amélioration du confort de vie
S'éloigner des centres-villes semble également suivre une logique financière. Plus le logement se trouve loin du centre-ville, plus le prix du m2 a tendance à baisser, plus cela donne la possibilité pour un acquéreur de s'offrir un plus grand espace de vie. Cette aspiration semble nettement motivé par un retour à la nature. "On remarque que les superficies de 100m2 et 200m2 sont davantage recherchées alors que les petites surfaces primaient avant, explique la porte-parole de Seloger. Si les critères de recherche autour des mots-clefs 'maison' et 'jardin' ont fortement augmenté au niveau national, celui de 'piscine' a bondi de 121% !"
Une envie d'extérieur motivée par de longues semaines de confinement. "Je ne pense pas que ce soit une envie passagère, rétorque Philippe Lachenal. Bien que a demande de jardin ou balcon soit quelque chose d'assez courant durant les beaux-jours je pense que le confinement a durablement marqué les gens. S'ils ont souffert de ce manque, ils s'en souviendront d'autant plus que le risque d'un deuxième confinement ces prochains mois ou années est quelque chose de plausible aujourd'hui." Alors demain tous au vert ?