"Quand le bâtiment va...", c'est bien à l'aune de cet adage que le monde économique retient son souffle. Or l'étude de la DARES (études statistiques du ministère du travail), avec l'appui de l'INSEE publié ce mercredi 20 mai, dessine une reprise économique amorcée dès le mois d'avril. Cette étude note "alors qu'en mars, 19% des salariés étaient dans une entreprise dont l’activité s’était arrêtée, ils ne sont plus que 12% dans ce cas en avril".
Une amélioration de 7% "particulièrement nette" dans le secteur de la construction (bâtiment et travaux publics). Les salariés du secteur déclaraient, en mars, à 53% l'arrêt d'activité de leur entreprise contre 16% en avril. Pourtant ce redémarrage reste modeste. Plus de la moitié des salariés (55%) du secteur constate une très forte diminution de l'activité - de 50% voir davantage - par rapport à la normale. Une minorité (2,8%) seulement note un retour à une charge de travail usuelle et ils sont anecdotiques (0,6%) à constater une augmentation du travail. Si le secteur de la construction est de nouveau en route, il demeure selon cette étude l'un des secteurs les plus affectés par la Covid-19.
Malgré les difficultés, le moral est là
La raison de cette petite forme ? Des difficultés pérennes. Près de la moitié (48%) des salariés de la construction observent des difficultés d'approvisionnement au sein de leur entreprise. Un chiffre en net recule par rapport au mois de mars où ils étaient 70% à effectuer ce même constat. Autre épine dans le pied du secteur de la construction : la gestion des risques sanitaires et notamment du respect de la distanciation sociale. 71,6% des salariés du secteur déclaraient observer cette difficulté dans leur entreprise en avril dernier. Un chiffre nettement au-dessus de la moyenne dans les autres secteur qui est de 56,7%.
Malgré ces difficultés, 56% des salariés de la construction se déclarent confiant pour la suite. Fin avril, ils étaient 3,4% à espérer un retour à la normale dès le déconfinement, 16,6% un mois après, 35,2% deux ou trois mois après. Un optimisme supérieur à la moyenne des autres secteurs (42%).