- La phase 2 dite du "déconfinement" pourrait déboucher sur un retour en arrière en cas d'aggravation de la situation sanitaire
- La phase 3 est celle que tout le monde attend ... mais elle dépend de l'arrivée d'un vaccin ou d'adaptations liées à des nécessités sociales ou économiques
Avec la pandémie de Covid-19, l'incertitude s'est emparée de la France. Quand sortirons-nous de la crise ? Comment y parvenir ? Par quelles étapes devrons-nous passer ? Afin de tenter d'apporter des éléments de réponse – en dépit du manque de données actuellement à disposition – l'Académie nationale de médecine a dressé un pré-rapport sur les phases de l'épidémie. Elle en distingue quatre.
Phase 1 : Ralentir la propagation
La première consistait à freiner la propagation du nouveau coronavirus : elle a eu lieu du 17 mars au 11 mai, puisqu'elle s'est traduite par le confinement de toute la population française. "C’était la seule stratégie applicable une fois que l’épidémie avait atteint un niveau peu compatible avec son arrêt par simple confinement des patients détectés atteints", peut-on lire dans le document. Selon l'Académie, quatre critères étaient essentiels pour sortir de cette première phase.
Il s'agissait de la réduction soutenue du nombre de cas pendant au moins deux semaines, d'être en capacité de tester toutes les personnes présentant des symptômes, mais aussi de pouvoir effectuer une surveillance active de tous les cas confirmés et de leurs contacts. Dernier critère : il fallait que les hôpitaux publics soient en mesure de traiter en toute sécurité tous les patients nécessitant une hospitalisation sans avoir recours à des normes de soins de crise.
Phase 2 : Déconfinement partiel
Nous nous trouvons actuellement dans la deuxième phase présentée par l'Académie : le déconfinement partiel du pays. "Cette étape consiste en partie à un retour à la situation qui a précédé l’expansion virale obligeant au confinement. Toutefois, certaines mesures de distanciation et de limitation des rassemblements seront encore de mise pour empêcher la reprise de la transmission", détaille-t-elle. Maintien de la fermeture des restaurants et bars, port du masque obligatoire dans les transports en commun, interdiction de se déplacer à plus de 100 kilomètres de son domicile sauf motifs impérieux… Tout est mis en place pour que nous n'ayons pas à faire marche arrière.
Car, comme, le précise l'Académie, un retour à la première phase pourrait se révéler indispensable selon l'évolution de la situation. C'est ce qui arriverait si l'on assistait à l'augmentation soutenue de nouveaux cas pendant cinq jours ou si les hôpitaux n'étaient plus en mesure de traiter en toute sécurité tous les patients ayant besoin d'être hospitalisés. En parallèle, la deuxième phase envisagée par l'Académie devrait s'accompagner par l'accélération de développement des thérapeutiques et d'une mobilisation coordonnée de la communauté scientifique.
Phase 3 : Lever les contraintes via un vaccin ou, à défaut, une stratégie d'acquisition volontaire
En cas de la réussite de la deuxième phase, plusieurs scénarii sont envisagés. Pour les comprendre, il faut se projeter dans les deux types de troisième phase imaginés par l'institution. En effet, si cette étape se traduirait par la levée des mesures mises en place pendant le déconfinement partiel, les moyens pour y parvenir pourraient varier. La troisième phase pourrait soit être constituée de la mise en place de protections vaccinales pour lever les contraintes, soit, à défaut d'un vaccin, du développement d'acquisition volontaire et sélective d'immunité de groupe.
Pour sortir de la deuxième phase et atteindre ce dernier cas de figure, il faudrait que l'apparition d'un vaccin apparaisse trop lointaine tandis que que la situation sociale et économique du pays empire. "À moins de considérer que l'épidémie se terminera d'elle-même sans nouvelle vague significative, les phases III.A et III.B permettraient, si elles débouchaient sur des résultats positifs, de mettre fin à la Phase II dont la durée est présentement indéterminée", précise l'Académie.
Phase 4 : Suite et préparation d'une nouvelle pandémie
Enfin, selon l'institution, la quatrième phase consisterait à traiter les séquelles de l'épidémie de Covid-19 et à se préparer à une nouvelle pandémie. Pour cela, plusieurs recommandations, parmi lesquelles l'investissement dans la recherche, le développement des infrastructures déjà en place, la formation de la main-d'œuvre nécessaire en santé publique et la mise en place d'un processus rapide et clair d'alerte. Objectif : s'assurer que la situation exceptionnelle que nous traversons ne se reproduise jamais.